Politique et diplomatie - Paris-Bonn et les problèmes de défense
L’affirmation unanime par les États membres de la Communauté des Neuf de leur volonté d’accélérer la construction européenne — dans des formes qui demeurent d’ailleurs indécises — les inquiétudes que certains éprouvent à la suite du dégagement américain en Asie ne pouvaient manquer de relancer le débat sur la défense européenne. Or, il semble que ce débat soit souvent engagé sans que les données politiques et techniques des problèmes qu’il évoque soient suffisamment précisées.
Les données politiques d’abord :
1° Une première constatation s’impose : les questions qui sont posées à propos de l’Europe en matière de défense intéressent au premier chef les relations entre la France et la République Fédérale. D’abord, pour des raisons géographiques et stratégiques qu’il suffit d’évoquer. En second lieu, parce que la France et la République Fédérale sont liées par un traité qui prévoit entre les deux gouvernements des consultations régulières, à intervalles rapprochés, sur les questions d’intérêt commun. Même si les questions de défense n’ont jusqu’à présent jamais été traitées en priorité — celle-ci étant au contraire accordée expressément aux problèmes économiques, politiques et culturels — il n’est pas possible de les exclure. La coopération bilatérale sur les questions militaires s’est d’ailleurs développée d’une manière satisfaisante au cours des années écoulées pour tout ce qui touche à « l’intendance » — y compris certains projets de coproduction d’armements — et à l’entraînement des troupes. Par contre, dès que sont abordés les problèmes de fond touchant à la politique de dissuasion ou de défense et à la stratégie qui en découle, les conversations tournent court.
Il reste 86 % de l'article à lire