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  • Revue n° 557 Octobre 1994
  • Gendarmerie et modernité

Gendarmerie et modernité

Pierre Morisot, « Gendarmerie et modernité  » Revue n° 557 Octobre 1994 - p. 194-195
Auteur(s) de l'ouvrage : François Dieu Éditions Montchrestien, 1993 ; 495 pages

Dieu s’est penché sur la gendarmerie ; il y a goûté en tant que gendarme auxiliaire et il a, dans l’ensemble, aimé. Il en résulte cet ouvrage comportant parfois, et dès l’introduction, quelques longueurs, mais parfaitement documenté et apparemment fort honnête. Sans rien cacher des faiblesses et lacunes, ni des problèmes que pose inévitablement l’adaptation à la société contemporaine de cette institution par nature conservatrice, l’auteur se garde de tout effet facile sur le thème de Pandore, même lorsqu’il cite le Guide du gendarme dans sa candeur attendrissante de manuel de savoir-vivre digne du couvent des Oiseaux. Il livre au contraire – et on sent que cela vient du cœur pour avoir été éprouvé sur le terrain – des pages fortes, voire émouvantes, sur les vertus qu’il nomme résolument « gendarmiques », néologisme commode adopté dès les premières lignes.

Le livre est articulé en trois parties. La première présente la fonction de ces hommes « indissociables du paysage national », qui ne forment ni une quatrième armée (malgré leurs liens étroits avec les camarades en kaki et la persistance d’un esprit militaire), ni une deuxième police : référence constante au fameux décret du 20 mai 1903 et à son imprégnation rurale, quelque peu dépassé aujourd’hui alors que la gendarmerie couvre 95 % du territoire, mais seulement 50 % de la population ; mise en avant du rôle symbolique du port de l’uniforme, « instrument d’identification » qu’il est périlleux d’abandonner pour d’incertaines planques sous le regard réprobateur et jaloux de la police ; présentation irréprochable des règles du maintien de l’ordre et des missions de Défense opérationnelle du territoire (DOT) dont l’arme « serait difficilement en mesure de s’acquitter pleinement ».

La deuxième partie décrit ce qui mérite bien le nom de « culture », en raison de l’« originalité du genre de vie » soulignée dès l’intéressante préface. Voici donc l’homo gendarmicus, poursuivi par le métier jusqu’en son domicile. Les qualités relevées par le sous-lieutenant Vigny restent valables : le gendarme est « simple de cœur, a l’esprit droit et l’âme honnête » ; mais il sait aussi pratiquer le discernement et à l’occasion la lecture intelligente de la loi. Quant à l’usage non réglementaire de l’annuaire du téléphone, les habitués des salles obscures savaient depuis Les ripoux qu’il est plutôt réservé aux collègues de l’Intérieur. Fortement marqué par sa formation initiale à « dimension initiatrice », attaché à la rigueur dans l’exécution, habitué au risque mais éloigné des « charmes tapageurs de la société de consommation », le gendarme traditionnel se reconnaît mal dans la « médiatisation apologétique » style Groupement d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN). L’image globale que fournit l’auteur de ce personnage modeste et solide, installé dans sa caserne comme une « communauté tribale », est extrêmement flatteuse.

La troisième partie tente d’expliquer comment ces serviteurs zélés du pouvoir se sont mués en corbeaux. En fait de « coup de tonnerre », les signes avant-coureurs n’avaient pas manqué, selon Dieu, et les associations de retraités avaient en particulier depuis longtemps donné le ton. Tout ce qui aurait été supporté du temps de Monccy, l’utilisation de l’arme comme « bonne à tout faire », la disponibilité permanente exigée à l’ère des 39 heures, des conditions matérielles imparfaites… avaient créé une « profonde frustration ». L’action de promotion tous azimuts lancée par Charles Hernu comportait des effets pervers. L’humiliation de Vitry-aux-Loges (1) et le « traumatisme d’Ouvéa » ont fait le reste. Cette grogne fut une révélation pour l’homme de la rue, qui n’imaginait pas que les esprits puissent bouillonner à l’intérieur des murs. Pour les militaires, elle révéla un pénible clivage « parfois haineux » entre officiers et sous-officiers (ce qui permet d’ailleurs de réfléchir sur l’homogénéité supposée allant de soi d’une armée de métier).

Va-t-il falloir désormais, non plus adapter le gendarme à la gendarmerie, mais la gendarmerie au gendarme ? Le titre n’a pas été choisi au hasard. Longtemps considérée comme un organisme immuable, une présence rassurante et une collectivité moralement exemplaire, la gendarmerie n’affronte pas aisément cette fin de siècle. Son destin la conduit à une série de remises en question : force militaire ou institution policière ? Spécialisation ou polyvalence ? Attachement aux procédés traditionnels de travail ou conversion à des moyens modernes qui suppriment les occasions de contact avec la population ? Maintien du mythe de l’héroïsme quotidien et discret ou banalisation par la fonctionnarisation et demain la syndicalisation ? Le public chansonnait ses gendarmes et adorait leur faire la nique ; il n’appréciera sans doute guère de trouver un répondeur…

Ce livre, qui pourrait avantageusement comporter quelques pages de moins et aussi moins abuser des renvois, est un tour d’horizon complet sur un objet de recherche jusqu’ici peu exploré. Utile pour l’information de tous, il devrait plaire à ses héros. Aussi est-il conseillé de le poser négligemment sous la lunette arrière de la voiture, à côté du vieux képi et de la vignette de cotisation à l’orphelinat de la police. ♦


(1) NDLR 2020 : 4 membres de l’organisation terroriste Action directe y sont arrêtés par le Raid le 21 février 1987 : Jean-Marc Rouillan et Nathalie Ménigon y étaient depuis trois ans et les gendarmes n’avaient rien relevé.

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