Connexion
  • Mon espace
RDN Association loi 1904, fondée en 1939 RDN Le débat stratégique depuis 1939
  • Panier - 0 article
  • La Revue
  • e-RDN
    • Tribune
    • e-Recensions
    • Cahiers de la RDN
    • Débats stratégiques
    • Florilège historique
    • Repères
    • Brèves
  • Boutique
    • Abonnements
    • Crédits articles
    • Points de vente
    • Conditions générales de vente
  • Bibliothèque
    • Recherche
    • Auteurs
    • Anciens numéros
  • La RDN
    • Présentation
    • Comité d'études
    • L'équipe
    • Contact
    • Lettre d'infos
    • Agenda
  • Liens utiles
  • Mon espace
  • Connexion
  • Connexion

    Email :

    Mot de passe :

  • La Revue
  • e-RDN
    • Tribune
    • e-Recensions
    • Cahiers de la RDN
    • Débats stratégiques
    • Florilège historique
    • Repères
    • Brèves
  • Boutique
    • Abonnements
    • Crédits articles
    • Points de vente
    • Conditions générales de vente
  • Bibliothèque
    • Recherche
    • Auteurs
    • Anciens numéros
  • La RDN
    • Présentation
    • Comité d'études
    • L'équipe
    • Contact
    • Lettre d'infos
    • Agenda
  • Liens utiles
  • Accueil
  • e-RDN
  • Revue n° 360 Novembre 1976
  • La civilisation de puissance

La civilisation de puissance

F. M., « La civilisation de puissance  » Revue n° 360 Novembre 1976 - p. 178-179
Auteur(s) de l'ouvrage : Bertrand de Jouvenel Éditions Fayard, 1976 ; 204 pages

La civilisation de puissance, c’est-à-dire notre civilisation industrielle moderne, issue de la révolution intellectuelle et économique – aussi bien que politique – du XVIIIe siècle, est le dernier en date des thèmes auxquels s’est attachée l’inlassable curiosité d’esprit de Bertrand de Jouvenel.

On ne saurait demander à un ouvrage qui ne dépasse guère deux cents pages de faire le bilan complet de deux siècles de développement économique occidental. Il s’agit en réalité d’une réflexion fondamentale, dépassant largement le niveau de la simple synthèse historique, s’abstenant volontairement de toute construction théorique qui se voudrait définitive, et orientée en priorité vers la recherche de nouveaux critères pour un jugement sur la croissance. Qu’est devenu l’Occident ? Comment et pourquoi en est-il arrivé là ? À quoi devrait-il porter son attention dans l’avenir ? (mais sans « que va-t-il se passer ? » : le fondateur de « Futuribles » ne se veut pas ici futurologue), telles sont les questions que pose « la civilisation de puissance ».

Quand tout cela a-t-il commencé ? Peut-être en 1776, lorsque le capitalisme s’est donné à la fois les institutions politiques libérales – américaines en l’occurrence – qui lui étaient nécessaires. De ce capitalisme libéral, Adam Smith fut le premier théoricien. Mais surtout en 1774 lorsque furent mises en fabrication pour la première fois les machines de Watt. Et ce que l’auteur met en réalité à l’origine de la révolution industrielle, c’est bien la mutation énergétique qui s’est traduite par la possibilité de créer de l’énergie à partir du charbon et de la concentrer en très grandes quantités dans des lieux où pourraient être rassemblées une multitude de machines. Le reste suit de lui-même : la concentration urbaine, la division du travail (refusée par Jean-Jacques Rousseau mais prônée avec plus de succès par Adam Smith), la baisse du coût des transports, la production et la consommation de masse.

Une telle évolution ne peut laisser indifférent aucun observateur. Rappeler que Marx admirait le capitalisme et qu’il était à cet égard bien plus proche d’Adam Smith que de Rousseau n’est pas un paradoxe : pour lui, le capitalisme a l’inestimable mérite historique d’avoir supplanté le féodalisme, en économie comme en politique. Même oppresseur, ce système doit être défendu contre ses adversaires « sentimentaux » qui prêchent l’arrêt du développement de l’espèce au nom du bien-être de l’individu, en oubliant que la production peut être voulue pour elle-même puisqu’elle est développement de toutes les forces productives humaines, donc de toute la richesse de la nature humaine. Et Marx de conclure, en termes darwiniens : « Dans le règne animal comme dans le règne végétal, les avantages de l’espèce triomphent toujours au détriment de ceux des individus ». Car tel est bien, en définitive, le but de la civilisation de puissance.

Et c’est là, nous dit Bertrand de Jouvenel, qu’il faut réfléchir et nous demander si nous n’aurions pas, avant de partir ainsi à l’aventure, oublié quelque chose…

Le premier grain de sable mis par l’auteur dans la machine, c’est la simple traduction en termes physiques de données ordinairement exprimées en termes financiers. Il est en effet possible d’imaginer une croissance indéfinie à taux constant – ce qui veut dire en fait, on l’oublie trop, une croissance uniformément accélérée : un chiffre abstrait n’a pas de maximum. Mais comment se représenter sans frémir le doublement ou le triplement de la superficie de nos villes, du nombre de nos voitures… ou de la pollution de nos usines ? La vision monétaire des choses est en réalité insuffisante car elle ne peut intégrer des données aussi importantes que les conditions de vie et de travail ou les rapports avec la nature. Lorsqu’un arbre ou une église ancienne sont abattus, une partie du patrimoine de la collectivité humaine disparaît, mais le PNB s’accroît de la rémunération des démolisseurs : faut-il y voir la preuve par l’absurde que cette notion n’est qu’une référence bien incomplète pour une politique humaine ?

Certes, de telles considérations ne surprendront guère le lecteur de 1976, habitué au sujet de l’environnement, aux prévisions pessimistes et aux cris d’alarme. Mais il faut se souvenir que lorsque Bertrand de Jouvenel proposa à Tokyo, en 1957, au cours d’une conférence dont le texte est repris dans cet ouvrage, que l’on replace à l’avenir l’analyse économique dans le milieu de vie et que l’on en fasse une écologie politique, cette idée n’était pas encore le lieu commun qu’elle est aujourd’hui. Et l’on ne saurait faire à l’auteur le grief d’une quelconque soumission aux modes intellectuelles : rappeler il y a vingt ans aux partisans de l’expansion les limites et les périls de cette dernière, ce n’était guère plus facile que, de nos jours, tempérer un certain catastrophisme en vogue par quelques raisons d’optimisme faites de confiance dans les possibilités de l’ingéniosité humaine.

D’autres idées, relatives aux modes d’exploitation du milieu et aux conséquences néfastes du choix du modèle américain de développement agricole (économie de main-d’œuvre, gaspillage de ressources naturelles) pour les pays du tiers-monde, ou encore au rôle primordial joué par la destruction dans la « civilisation de puissance », mériteraient d’être exposées. Mieux vaut pourtant renvoyer le lecteur à l’ouvrage lui-même : il n’y trouvera pas de réponses toutes faites, mais, ce qui est infiniment plus utile, de quoi susciter et prolonger une réflexion personnelle. ♦

Partagez...

  • Accéder au sommaire du numéro

Mai 2025
n° 880

Océans, des défis pour la France

Je participe au débat stratégique


À vos claviers,
réagissez au dossier du mois

 

Actualités

05-05-2025

La DGA présente son bilan d’activités 2024

30-04-2025

Camerone – 1863

29-04-2025

La Marine nationale teste en pleine mer un drone offensif sur une cible réelle

29-04-2025

Lancement réussi du 4e Vega C – Succès de la mise en orbite de Biomass

28-04-2025

Signature du contrat Rafale Marine pour l’Inde

22-04-2025

Disparition d'Odile de Vasselot

Adhérez au CEDN

et bénéficiez d'un statut privilégié et d'avantages exclusifs (invitations...)

Anciens numéros

Accéder aux sommaires des revues de 1939 à aujourd’hui

Agenda

Colloques, manifestations, expositions...

Liens utiles

Institutions, ministères, médias...

Lettre d'infos

Boutique

  • Abonnements
  • Crédits articles
  • Points de vente
  • CGV
  • Politique de confidentialité / Mentions légales

e-RDN

  • Tribune
  • e-Recensions
  • Cahiers de la RDN
  • Florilège historique
  • Repères

Informations

La Revue Défense Nationale est éditée par le Comité d’études de défense nationale (association loi de 1901)

Directeur de la publication : Thierry CASPAR-FILLE-LAMBIE

Adresse géographique : École militaire,
1 place Joffre, Paris VII

Nous contacter

Tél. : 01 44 42 31 90

Email : contact@defnat.com

Adresse : BP 8607, 75325 Paris cedex 07

Publicité : 01 44 42 31 91

Copyright © Bialec Tous droits réservés.