L’étude de l’évolution de la société française depuis la Révolution est divisée en quatre parties : fin de l’Ancien Régime et Révolution ; Restauration, monarchie de Juillet et Second Empire ; III^e République jusqu’à 1914 ; de 1914 à nos jours. Dans chacune des parties, le plan est sensiblement le même : l’auteur étudie les différentes classes de la société et souligne les principaux traits de leur évolution. Comme il est d’usage dans cette collection, qui s’adresse d’abord aux étudiants, une bibliographie et des « lectures » accompagnent chacune des parties. C’est donc une anthologie plutôt qu’une histoire ; il en résulte une certaine schématisation, indispensable dans ce genre de travail, qui est à la fois un sommaire et une introduction à des études plus approfondies.

Nous ne suivrons pas l’auteur dans ses considérations sur l’évolution qu’il retrace. Contentons-nous de résumer sa conclusion. Il juge que vers les années 1960, les Français créent une sorte de « French way of life », dont la caractéristique est la recherche d’un « bonheur moyen » constitué par la possession des appareils électroménagers, d’une auto, de la télévision, et le bénéfice des vacances. Les différences sociales s’atténuent notablement, par l’utilisation des mêmes moyens de distraction et par le brassage qui s’effectue entre les différentes couches sociales dans le nouvel habitat qui se construit. À cela s’ajoute la recherche passionnée de la sécurité, par la stabilité de l’emploi, par l’organisation des marchés, par la généralisation de la sécurité sociale. Un phénomène de « dépolarisation » doit être souligné, du moins dans l’appartenance à un parti politique et la participation effective à ses activités ; aussi la conséquence en est-elle « le déclin du mythe révolutionnaire ». Mais l’homme cherche à s’unir à des organismes qui poursuivent des buts idéologiques, éducatifs, professionnels, culturels, familiaux, confessionnels. À travers eux, peut réapparaître, mais sous une forme nouvelle, une « politisation » des différents milieux, et notamment des jeunes.

Des cartes, tableaux et schémas très lisibles éclairent le texte et donnent des renseignements très nombreux sur la situation sociale du pays aux diverses époques. ♦