Les promoteurs de la plus récente encyclopédie, en cours de publication, lorsqu’il s’est agi de fixer le niveau auquel se situerait leur travail, ont décidé de la rédiger de façon qu’elle soit accessible à des bacheliers. C’est à une préoccupation du même ordre qu’a obéi M. François Paulhac en rédigeant son livre. Il l’explique très clairement dans son avant-propos. Professeur, il a eu l’occasion de constater d’une part l’insuffisance des programmes scolaires en matière d’économie, et d’autre part, l’intérêt que portent les jeunes à des problèmes qui sont devenus essentiels dans le monde moderne, et dont la connaissance est nécessaire à tous, ne serait-ce que pour comprendre les faits sociaux et l’évolution quotidienne du pays et du monde.

Malgré son titre, qui pourrait faire croire au lecteur qu’il va se trouver devant un ouvrage austère, rébarbatif et hérissé de termes techniques, le livre de M. François Paulhac est une introduction à l’économie moderne, introduction simplifiée peut-être au regard des spécialistes, mais écrite de façon particulièrement claire et particulièrement accessible. Évidemment on ne peut demander à un ouvrage de cette nature de « se laisser lire comme un roman » ; mais il est exceptionnel de se trouver devant des explications aussi nettes de théories et de faits pourtant complexes. L’auteur a voulu écrire un cours qui puisse être consulté à l’un quelconque de ses chapitres sans qu’il soit nécessaire de se référer aux chapitres précédents ; il en résulte des répétitions ; elles sont inévitables, vu le propos poursuivi ; mais elles permettent une compréhension plus facile, et c’est bien là ce que le lecteur demande.

On pourrait croire que le livre ainsi présenté se situe à un niveau élémentaire. Il n’en est rien. Le lecteur y trouvera certainement l’essentiel de ce que tout homme instruit, qui veut se mettre au courant des questions économiques, peut désirer connaître. C’est de l’excellente formation générale sur un sujet spécialisé.

L’auteur a voulu aérer son sujet, et en marquer les connexions avec les autres disciplines : histoire, géographie, sociologie, botanique, etc. L’élargissement qui en résulte dans la présentation des données économiques n’est pas le moindre intérêt de l’ouvrage, et permet de situer son objet dans un ensemble dont les compartiments se trouvent ainsi reliés entre eux. L’économie s’en trouve vivifiée, et dépourvue de l’aspect austère qu’elle revêt trop souvent dans les études techniques qui lui sont consacrées.

Ouvrage de base, de consultation aisée, dont la forme didactique facilite la lecture, Structures et perspectives économiques du vingtième siècle permet d’apprendre, ou de se remémorer, des opinions qui s’affrontent tous les jours et sur lesquelles s’appuient des attitudes politiques et diplomatiques, de même que des concepts moraux. Aussi ce livre clair sera-t-il utile à tous, y compris les militaires dont les facteurs économiques forment certainement une partie importante de ceux qu’ils doivent examiner avec attention. ♦