La catastrophe de l’Amoco-Cadiz a provoqué dans le monde entier de sérieuses études sur les dangers de pollution résultant de la circulation intensive des superpétroliers, particulièrement dans les détroits servant à la navigation internationale. L'auteur, délégué à la Conférence des Nations unies sur le droit de la mer et spécialiste de l'océan Indien, analyse les mesures prises par les États riverains des détroits de Malacca pour prévenir de tels dangers, sans entraver le libre transit dans ces détroits dont la position stratégique est capitale entre le Pacifique et l'océan Indien. Il propose également que des mesures du même ordre soient étudiées en France, avec la Grande-Bretagne et l'Italie, pour les détroits du Pas-de-Calais et de Bonifacio.
Détroits stratégiques et pollution : Pas-de-Calais et Malacca
Le Pas-de-Calais et les détroits de Malacca (1) ont en commun d’être parmi les passages les plus fréquentés du monde par la navigation internationale et particulièrement par la navigation pétrolière. On estime à près de 50 000cles navires qui transitent chaque année par chacune de ces routes maritimes, et le nombre des superpétroliers est de l’ordre de 20 par jour (2).
Cela tient, pour les détroits de Malacca, aux importations de pétrole du Japon qui augmentent de 20 % par an et qui doivent atteindre, en 1980, 600 millions de tonnes. On estime que 85 % à 90 % de ce pétrole provient du golfe Persique à travers les détroits malais et indonésiens.
Ces détroits offrent le plus court chemin entre l’océan Indien et le Pacifique ; aussi la sécurité du transit continu des navires empruntant ces routes maritimes internationales constitue-t-elle un élément stratégique d’importance mondiale.
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