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  • Revue n° 800 Mai 2017
  • Où va le monde ?

Où va le monde ?

Benoît Aboville (d'), « Où va le monde ?  » Revue n° 800 Mai 2017 - p. 167-169
Auteur(s) de l'ouvrage : Pascal Lamy et Nicole Gnesotto Éditions Odile Jacob, 2017 ; 240 pages

Où va le monde ?

Il est courant d’affirmer que la politique internationale n’intéresse que peu l’opinion et qu’elle ne joue qu’un rôle marginal dans les campagnes électorales. L’élection présidentielle de 2017 tend à démontrer le contraire : l’enjeu de l’Europe a été au cœur des débats et a clivé les partis politiques. Il n’était donc pas surprenant qu’au-delà de la floraison d’articles et de tribunes sur Schengen, l’euro ou la gouvernance de l’UE paraissent également des ouvrages s’attachant à prendre davantage de hauteur.

Aux côtés des livres de Renaud Girard (Quelle diplomatie pour la France), Hubert Védrine (Sauver l’Europe), Jean Quatremer (Les salauds de l’Europe), Thierry de Montbrial et Thomas Gomart (Notre intérêt national), tous publiés quasiment simultanément, le dialogue entre Nicole Gnesotto et Pascal Lamy dans Où va le monde ?, a l’ambition d’aller plus loin.

En effet, la grande originalité de l’ouvrage est de ne pas s’en tenir à l’organisation institutionnelle de l’Union européenne et à ses différentes politiques, mais de poser le vrai problème de son avenir dans un monde globalisé. Il resitue ainsi la perspective des évolutions possibles de l’UE, au cours des prochaines années, dans le nouveau contexte stratégique international et notamment par rapport à une mondialisation qui a, jusqu’ici, non seulement défié les pouvoirs des États-nations, mais aussi, au sein de ces derniers, appauvrie les classes moyennes et donc partiellement déstabilisé leurs équilibres politiques intérieurs et leur démocratie.

Pour Pascal Lamy, ancien directeur de cabinet de Jacques Delors à la Commission européenne et ancien directeur de l’OMC à Genève, le monde est entré de manière irréversible dans la mondialisation et va commencer à s’organiser pour favoriser un essor économique global qui contribuera à apaiser les tensions et à éloigner la perspective des conflits. En revanche, pour Nicole Gnesotto, professeur au Cnam et présidente du Conseil d’administration de l’IHEDN, il s’agit d’une vision par trop irénique : c’est la géopolitique qui mène la planète et le passionnel qui l’emporte sur la rationalité économique.

Elle rappelle que « pendant la guerre froide l’ordre mondial, bipolaire et nucléaire, était simple, lisible, prévisible, moralement condamnable certes, mais efficace ». Aujourd’hui, ce système international « a fait place en deux décennies à peine à un monde où ne dominent que le chaos et l’impuissance généralisée. Ni la force (américaine) ni la vertu (européenne) ne semblent avoir désormais prise sur l’évolution du monde ». Quant à l’Europe « elle se découvre doublement fragilisée par son affaiblissement économique, d’un côté et les dynamiques de désintégration politique, de l’autre. Sa politique étrangère et de défense reste balbutiante, son identité est incertaine, sa prospérité menacée, sa solidarité en berne, son influence dans le système international inexistante ».

Nicole Gnesotto ne s’en tient pas pourtant à ce sombre constat. Elle affirme sa différence avec Pascal Lamy. Ce dernier souligne les « effets structurants et conciliateurs de la géoéconomie » et le fait que dans le monde de demain « l’influence comptera probablement davantage que la puissance » pour conclure que « dans l’ensemble, le développement économique reste la meilleure assurance contre les risques de conflits, la meilleure garantie du progrès politique et surtout de sa non-réversibilité ».

Nicole Gnesotto réfute ces arguments. Elle observe notamment que les États-Unis d’aujourd’hui sont la preuve que « l’excellence et la modernité économique ne protègent pas de l’irrationnel » et que « l’élection de Donald Trump n’est rien moins que la revanche du politique sur la rationalité économique ». S’agissant de l’UE, elle observe que cette dernière a cru « exporter la stabilité dans son voisinage par l’élargissement et par des partenariats spécifiques avec l’Ukraine, la Russie, le Maghreb. C’est l’inverse qui s’est produit : ils exportent chez nous les conséquences de leur instabilité, le terrorisme, le flot des réfugiés jusqu’à perturber profondément nos équilibres internes. Nous pensions exporter petit à petit nos valeurs et notre modèle démocratique. Or, c’est l’inverse également qui semble se jouer… ».

Pourtant, souligne Nicole Gnesotto, l’Europe a d’immenses atouts pour influencer le monde : sa puissance économique et ses moyens d’influence par l’aide et la coopération qu’elle dispense (premier donateur mondial) ; un pouvoir d’attraction qui demeure considérable (première destination mondiale pour les investissements) ; une modernité de ses principes d’action et de son mode de gouvernance : « La mondialisation sacralise peut-être les États-nations comme acteurs des relations internationales, mais en démontre simultanément l’inefficacité croissante. À l’inverse l’échelon européen par sa cohérence, sa taille, ses structures de fonctionnement s’avère plus prometteur pour répondre aux défis de la mondialisation ». Il en va de même d’un autre atout souvent minimisé, son approche stratégique : « L’idée que la démocratie ne s’impose pas par la force, que la puissance militaire n’est ni le seul ni le premier instrument de gestion de crise, que le dialogue avec tous et la négociation multilatérale sont indispensables… ».

Le message est clair : « La mondialisation et le retour de l’Histoire qu’elle précipite sur le continent européen rendent désormais impossible l’abstention stratégique des Européens. À bien des égards l’Europe se retrouve en première ligne. Il lui faut agir sur l’environnement extérieur pour renforcer les éléments de sa prospérité et de sa sécurité à l’intérieur ».

Il faut donc en finir avec « les tabous et les illusions » : le refus d’une politique de puissance et la frilosité vis-à-vis d’une véritable autonomie politique par crainte de précipiter un repli américain et de renforcer leurs tendances isolationnistes.

Nicole Gnesotto refuse aussi bien l’option « d’une grande Suisse prospère » que l’illusion d’une « superpuissance européenne sur le plan militaire » pour plaider pour une « diplomatie forte, associée à une crédibilité militaire minimale et une vigueur économique et financière incontestable ». Pour elle « pas de puissance sans force économique, pas de force militaire sans une politique étrangère qui non seulement affiche les couleurs de l’identité européenne mais les fasse reconnaître, pas de crédibilité si la performance économique, sociale et environnementale des Européens ne reflète pas, ou de façon trop pâle, le rêve européen ».

Il ne faudrait surtout pas commettre l’erreur de considérer que le débat, très articulé et le plus souvent fort brillant entre les points de vue opposés de Nicole Gnesotto et Pascal Lamy, ne serait qu’une joute franco-française de circonstance, destinée à répondre aux interrogations actuelles de nos concitoyens.

Le débat fondamental sur la place de la France et de l’UE dans une mondialisation qui transforme en profondeur les rapports de puissance n’est pas propre à notre pays. Il se pose à l’ensemble des pays européens, même si leurs dirigeants hésitent encore à le poser ouvertement compte tenu de la centralité des enjeux.

Aux États-Unis mêmes, où la prise de conscience de la perte du monopole du leadership mondial, a été au cœur de la campagne présidentielle, le débat s’est engagé entre ceux, comme Anne-Marie Slaughter ou Richard Haas, qui considèrent que les relations internationales ne sont pas un jeu à somme nulle, et que le rôle de réseaux sociaux et des sociétés civiles changent la donne, et ceux qui continuent à envisager le monde comme un champ de rapports de forces militaires.

L’ouvrage de Nicole Gnesotto et de Pascal Lamy, qui dépasse cette dialectique binaire et assez artificielle, apporte donc une contribution remarquable et hautement nécessaire à ce débat. Il fera en effet référence dans les années qui viennent. ♦

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