Depuis 60 ans, la France a démontré la nécessité d’accéder librement avec des lanceurs hier français comme Diamant et depuis 50 ans avec Ariane dont la 6e génération vient enfin d’entrer en service. Cette volonté poussée par la France est plus que jamais indispensable dans la compétition internationale où l’Europe s’est laissée distancer ces dernières années face à des concurrents comme SpaceX.
Accéder librement à l’Espace, une ambition française hier comme demain
Free Access to Space: A Past and Future French Ambition
France has for 60 years shown the need to access space freely with past French launch vehicles such as Diamant, and for the past 50 years with Ariane, of which the 6th generation has just entered service. Such French determination is more essential than ever in the face of international competition in which Europe has fallen behind in recent years compared with competitors such as SpaceX.
Le 26 novembre 1965, une fusée Diamant française s’élance dans le ciel d’Hammaguir en Algérie avec à son bord une « capsule technologique » d’une quarantaine de kilogrammes dénommée A-1 pour Armée-1, que les équipes techniques appellent affectueusement Astérix. Le 6 mars 2025, soixante années après ce lancement, qui fit de la France le troisième pays à démontrer une capacité à placer de manière autonome un objet en orbite, un lanceur européen Ariane 6 a lancé de manière magistrale en orbite le satellite militaire français CSO-3 après avoir décollé du Centre spatial guyanais (CSG).
Entre ces deux événements, pourtant de même nature, les différences ne manquent pas : portage purement national pour celui de 1965, forte dimension européenne pour le second ; Diamant, qui n’était capable de placer en orbite basse qu’une charge utile d’environ 150 kg, serait en outre qualifié aujourd’hui de microlanceur, tandis qu’Ariane 6 est un lanceur lourd ; enfin, si le territoire algérien fut le théâtre du succès de 1965, la Guyane française a été celui du lancement réussi de CSO-3. Il existe pour autant des constantes qui rapprochent les deux aventures. Les deux tirs concernaient d’une part, des satellites militaires, ce qui souligne la forte dimension duale des opérations de lancement spatial et, d’autre part, ils sont l’expression d’une ambition nationale de pouvoir accéder librement à l’Espace. Celle-ci est demeurée constante depuis soixante ans et s’est agrégée en la stimulant dans une ambition européenne plus large. Elle est appelée à se maintenir au moment où le secteur spatial est le siège de transformations à la fois très dynamiques et structurantes.
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