La politique étrangère de Vladimir Poutine s’inscrit dans une idéologie visant à maintenir la Russie comme l’autre grande puissance face aux États-Unis. Un nouveau Yalta n’est pas à exclure, compte tenu de la volonté de Donald Trump à renouer les fils avec Moscou, quitte à passer par-dessus les Européens et l’Ukraine.
La Russie en quête d’alliés : realpolitik et idéologie dans les choix stratégiques de Vladimir Poutine
Russia in Quest of Allies: Realpolitik and Ideology in Vladimir Putin’s Strategic Choices
Vladimir Putin’s foreign policy is part of an ideology aimed at maintaining Russia’s position as the other great power facing the United States. A new Yalta cannot be excluded, given Donald Trump’s desire to renew contacts with Moscow, even if that means going over the heads of Europeans and Ukraine.
Le 12 février 2025, Donald J. Trump a appelé son homologue russe, Vladimir Poutine. Le même jour, dans une publication sur sa plateforme Truth Social, le Président américain a expliqué qu’ils avaient « réfléchi à la Grande Histoire de nos Nations, et au fait que nous nous soyons battus ensemble avec tant de succès durant la Seconde Guerre mondiale ». Évoquant « le bon sens », il a appelé à des négociations « immédiates » avec la Russie pour mettre un terme au conflit en Ukraine.
Par la suite, M. Trump n’a pas caché sa désapprobation concernant la décision d’exclure les Russes du G8, et il a ajouté qu’il aimerait les voir revenir (1). Il a également appelé à l’organisation d’un sommet avec la Russie. Le Président américain pense de toute évidence que M. Poutine a été injustement traité et que s’il était respecté et qu’on reconnaissait le grand dirigeant qu’il était, si seulement ses inquiétudes sécuritaires étaient prises en compte, nombre des problèmes accablant les relations entre la Russie et l’Occident auraient pu être évités.
L’approche de M. Trump a déconcerté les Européens qui se sont sentis exclus et pris en traître par la stratégie diplomatique du Président. À l’inverse, M. Poutine y voit une opportunité. Il prétend depuis longtemps que l’Ukraine n’a aucun rôle à jouer dans ce conflit, que la guerre se déroule, en réalité, entre la Russie et l’Occident, et cherche à dialoguer directement avec les États-Unis. Ce genre de négociations, qui promettent un plus grand rapprochement entre la Russie et les États-Unis aux dépens de l’Ukraine et des Européens, soutiendrait l’ambition de M. Poutine de faire revenir la Russie à la table de la géopolitique mondiale, non pas parce qu’on l’en aurait prié mais parce qu’il se serait imposé à la place qu’il estime être la sienne.
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