Après l’attaque de l’Ukraine par la Russie et la remise en cause du lien transatlantique par Washington, l’Europe doit trouver les voies d’affirmation de sa défense. La France, avec l’atout de sa dissuasion nucléaire, a des responsabilités particulières. Une réflexion sur sa doctrine est nécessaire avec une dimension européenne indispensable.
L’Ukraine en difficulté, l’Europe en quête d’affirmation, la France et l’atout de sa force de dissuasion
Ukraine in Difficulty, Europe in Search of Assertiveness, France and the Asset of its Deterrent Force
Since Russia’s attack on Ukraine and the doubt raised by Washington over the transatlantic link, Europe must find ways to assert its own defence. With its nuclear deterrence, France has particular responsibilities. Doctrinal reflection is needed which should include an essential European dimension.
Note préliminaire : Ce texte est issu de la conférence de clôture du cycle 2025 de la Chaire GESC donnée en Sorbonne le 31 mars 2025. Malgré des évolutions dans le processus de négociation relatif à la fin du conflit d’Ukraine, il conserve dans ses analyses de fond toute sa pertinence.
En trois ans, les Européens ont subi deux électrochocs : l’attaque de l’Ukraine par la Russie en février 2022 ; l’abandon de l’Ukraine par les États-Unis en février 2025 (1). Les voilà enfin réveillés de leur torpeur stratégique et revenus d’une commune imprudence qui leur avait fait oublier que les États pour survivre doivent d’abord connaître leurs ennemis et ne se reconnaître ensuite aucun protecteur. Les conditions dans lesquelles, à coups de butoir et de façon erratique, les États-Unis de Donald Trump mènent avec la Russie de Vladimir Poutine des négociations supposées aboutir à un cessez-le-feu obligent les Européens à serrer les rangs tant les risques d’une paix « ficelée en dépit du bon sens » sont grands pour leur propre sécurité.
Leur détermination à peser sur l’issue du conflit et à offrir à l’Ukraine des garanties militaires pour faire respecter un accord engage l’avenir de la sécurité du Vieux Continent et celui de la défense européenne. Face à ces enjeux, la lucidité doit primer et l’unité de vue prévaloir, ce qui n’est pas une mince gageure à 27 plus le Royaume-Uni, forcément partie prenante.
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