La Baltique est bordée par huit pays côtiers et la Russie. Celle-ci est perçue comme une menace permanente et croissante obligeant les États de la région à accroître leurs efforts de défense et à renforcer leurs alliances avec l’Otan et l’UE. Cette approche globale pourrait être un laboratoire pour l’Europe de demain, en y incluant la société civile.
La Baltique, région stratégique pour l’Europe de la défense
The Baltic—a Strategic Region for European Defence
The Baltic is bordered by eight littoral countries plus Russia. The latter is perceived as a permanent and growing threat which obliges countries in the region to increase their defence effort and strengthen their alliances with NATO and the EU. This overall approach could serve as a broader testing ground for the Europe of the future by the inclusion of civilian society.
Note préliminaire : Cet article est une synthèse d’un dossier à paraître sur notre site (www.defnat.com).
En dehors de la Russie, huit pays côtiers composent la région de la mer Baltique, cette partie du continent européen jadis dessinée par le voisinage entre l’URSS et les pays de l’Europe du Nord qui est aujourd’hui largement dominée par des pays tous désormais membres de l’Otan et de l’Union européenne : Allemagne, Danemark, Estonie, Finlande, Lettonie, Lituanie, Pologne, Suède. Les huit composent un bloc commun. Leur histoire reste marquée par une opposition au monde russe, oriental, oppressif et éloigné dans ses valeurs. La Russie, quant à elle, forme une menace de plus en plus musclée et agressive. Cet héritage ne cesse de vivre jusqu’à nos jours. La Russie déclare et se positionne de nouveau comme la puissance qui s’organise face et contre l’Europe, ce qui mobilise un rapprochement européen de plus en plus profond. Car, depuis l’agression russe contre l’Ukraine et la demande quasi-immédiate de la Suède et de la Finlande de rejoindre l’Alliance atlantique, la position stratégique de la Baltique a pris une nouvelle dimension.
Face à l’agression russe en Ukraine, solidarité et coopération, s’appuyant sur des acquis solides, ont jusque-là prévalu avec le déploiement de forces otaniennes, la protection des infrastructures critiques, les réorientations des approvisionnements énergétiques, le renforcement des mesures de cyberdéfense et le soutien sans faille à l’Ukraine. Si aujourd’hui, le discours politique de la majorité des pays de la Baltique embrasse les enjeux de la défense européenne, c’est que cette région est d’abord marquée par sa proximité avec la Russie et la Biélorussie, qui multiplient les actes de propagande, de corruption politique, les provocations et les menaces au travers notamment de cyberattaques, d’exploitation de la question migratoire, des violations répétées des espaces aériens et maritimes ou de liens revendiqués avec les populations russophones dans les ex-satellites de l’URSS. À cela s’ajoute le fait que la Russie garde toujours deux accès à la mer par le golfe de Finlande et grâce à l’enclave de Kaliningrad, quartier général de la Flotte de la Baltique.
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