Connexion
  • Mon espace
RDN Association loi 1904, fondée en 1939 RDN Le débat stratégique depuis 1939
  • Panier - 0 article
  • La Revue
  • e-RDN
    • Tribune
    • e-Recensions
    • Cahiers de la RDN
    • Débats stratégiques
    • Florilège historique
    • Repères
    • Brèves
  • Boutique
    • Abonnements
    • Crédits articles
    • Points de vente
    • Conditions générales de vente
  • Bibliothèque
    • Recherche
    • Auteurs
    • Anciens numéros
  • La RDN
    • Présentation
    • Comité d'études
    • L'équipe
    • Contact
    • Lettre d'infos
    • Agenda
  • Liens utiles
  • Mon espace
  • Connexion
  • Connexion

    Email :

    Mot de passe :

  • La Revue
  • e-RDN
    • Tribune
    • e-Recensions
    • Cahiers de la RDN
    • Débats stratégiques
    • Florilège historique
    • Repères
    • Brèves
  • Boutique
    • Abonnements
    • Crédits articles
    • Points de vente
    • Conditions générales de vente
  • Bibliothèque
    • Recherche
    • Auteurs
    • Anciens numéros
  • La RDN
    • Présentation
    • Comité d'études
    • L'équipe
    • Contact
    • Lettre d'infos
    • Agenda
  • Liens utiles
  • Accueil
  • e-RDN
  • Revue n° 882 Été 2025
  • Préface

Préface

Martial Foucault, « Préface  » Revue n° 882 Été 2025 - p. 11-14

Preface

L’Afrique, continent de paradoxes et de dynamisme, se trouve aujourd’hui au cœur de mutations profondes, qui redéfinissent non seulement son propre destin mais aussi ses interactions avec le reste du monde. Ce numéro de la RDN, coordonné par deux chercheurs de l’Irsem – Alexandre Lauret et Mathieu Mérino –, se propose d’éclairer la complexité de ces transformations en explorant les dynamiques sécuritaires, politiques, économiques et sociales qui animent le continent, par une analyse croisée de plusieurs réalités contemporaines. Plus d’une vingtaine d’experts reconnus dans leur domaine se livrent à une analyse fine des enjeux stratégiques du continent africain n’hésitant pas à démystifier certaines facettes de l’Afrique contemporaine.

Depuis 2012, le Sahel, en particulier le Mali et le Burkina Faso, connaît une intensification des conflits armés. Les coups d’État militaires récents (2020-2023) dans plusieurs pays comme le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et le Niger, ont marqué une rupture majeure, conduisant au départ des forces étrangères comme Barkhane et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Ces régimes militaires, désormais regroupés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), revendiquent une « souveraineté sécuritaire » et une autonomie stratégique, souvent en rupture avec des institutions régionales comme la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Cette divergence stratégique entre l’AES et la Cédéao crée une compétition normative et risque de fragmenter l’espace communautaire ouest-africain. Un tel virage s’accompagne d’une reconfiguration profonde des appareils sécuritaires nationaux, marquée par une « sous-traitance » de la guerre impliquant forces armées nationales, groupes paramilitaires et milices communautaires. Si le terrorisme islamiste et les activités djihadistes continuent de s’étendre au-delà de ses foyers les plus intenses en Afrique subsaharienne, les défis sécuritaires africains ne se limitent pas au seul Sahel. Au Soudan, une guerre dévastatrice ravage le pays depuis avril 2023, exacerbée par l’échec d’une transition démocratique, une armée dysfonctionnelle et l’atomisation de la société. Ce conflit entre les Forces armées soudanaises (FAS) et les Forces de soutien rapide (FSR) voit l’implication cruciale d’acteurs extérieurs, notamment les Émirats arabes unis (EAU), et a transformé la nature des entités combattantes, conduisant à des « crimes de masse ». La région des Grands Lacs, quant à elle, reste engluée dans un cycle de violence, où les accords de paix échouent systématiquement en raison de griefs historiques non résolus et d’une méfiance réciproque, comme l’illustre la prise de Goma par le M23.

Ces dynamiques sécuritaires sont exacerbées par des facteurs externes et internes. Le changement climatique représente un défi sécuritaire majeur, aggravant les contraintes opérationnelles des forces de sécurité africaines déjà sous-équipées et intensifiant la compétition pour les ressources, pouvant pousser les populations démunies vers des organisations criminelles ou terroristes. Parallèlement, le paysage des influences internationales en Afrique est en pleine recomposition. Les partenaires traditionnels reconfigurent leur présence : la France a entrepris une profonde réorganisation de son dispositif militaire, passant d’une présence permanente à un modèle de partenariat plus léger et agile, axé sur la formation et le transfert de compétences. Ce retrait du Sahel a été vécu comme un profond bouleversement avec un sentiment d’échec et d’humiliation par la « génération Sahel » de militaires français, qui dénoncent les campagnes hostiles et le discrédit médiatique. Les États-Unis ont réduit drastiquement leur aide publique au développement, démantelé leur Soft Power et se sont désengagés des opérations multilatérales, créant un vide stratégique que d’autres puissances s’empressent de combler.

De nouveaux acteurs majeurs émergent ou affirment leur influence. La Russie, depuis la fin des années 2000, a intensifié sa stratégie d’influence en Afrique subsaharienne, reposant sur un « écosystème » diversifié incluant médias d’État, centres culturels et acteurs non officiels et ses campagnes de désinformation. La rhétorique anti-coloniale russe trouve un écho significatif dans les sociétés africaines. La Chine poursuit son investissement du continent africain au-delà du seul enjeu économique et commercial en affirmant son empreinte sécuritaire (militaire et policière) pour protéger ses vastes intérêts économiques liés aux nouvelles Routes de la soie. Les EAU sont également devenus un acteur économique et militaire majeur, avec une influence croissante dans le commerce des ressources (notamment l’or africain) et les infrastructures portuaires, n’hésitant pas à s’impliquer dans des conflits comme au Soudan ou en Libye.

Ces dynamiques extérieures interagissent avec des réalités internes complexes. La démocratisation par les élections multipartites, bien qu’intégrée depuis les années 1990, s’avère souvent une « démocratie procédurale » générant frustrations et tensions, et remettant en question la légitimité des pouvoirs en place. La consolidation démocratique dépend de l’intégrité des élections et de leur capacité à renforcer la légitimité du pouvoir. Sur le plan du développement, l’Aide publique au développement (APD) est remise en question, jugée insuffisante face aux besoins colossaux et la plupart du temps perçue comme un instrument de domination et de dépendance. Les migrations africaines, quant à elles, sont couramment qualifiées d’« aventures » par les migrants eux-mêmes, reflétant une quête existentielle et un désir profond de vivre différemment, au-delà des attentes établies, cherchant à s’affranchir d’un destin préétabli. Enfin, le rôle de l’information et de la désinformation est crucial, comme le montre le Soudan du Sud, où l’écosystème informationnel fragmenté, l’opacité gouvernementale et les rumeurs peuvent attiser les tensions ethniques et compromettre la consolidation de la paix.

Je formulerai en conclusion quelques pistes de recherche pour les prochaines années, certaines d’entre elles étant déjà amorcées dans ce numéro. Il est notre espoir que cette analyse, puisée à la source de données récentes, contribuera à une réflexion nuancée et éclairée sur l’avenir de l’Afrique et incitera de nouvelles générations de chercheurs à explorer ces questions cruciales.

L’évolution des modèles sécuritaires africains et des partenariats hybrides : Comment la « sous-traitance » de la guerre au Sahel impactera-t-elle la légitimité et l’efficacité des États à long terme ? Comment les armées africaines peuvent-elles réellement atteindre une « autonomie sécuritaire » et quelles solutions robustes peuvent-elles privilégier pour s’adapter aux défis du changement climatique et aux contraintes budgétaires ?

La gestion de la compétition entre puissances externes : Comment les pays africains peuvent-ils naviguer et tirer parti de la pluralité des acteurs (Russie, Chine, EAU, Occidentaux, Turquie) sans devenir des instruments de leurs rivalités ? Quelles stratégies internes sont développées pour préserver la souveraineté face à l’accroissement des Sociétés militaires privées (SMP) ?

La reconfiguration des architectures régionales de paix et de sécurité : Dans quelle mesure des initiatives comme l’AES vont-elles pérenniser la fragmentation de l’espace ouest-africain ? La Cédéao peut-elle se réinventer pour retrouver sa légitimité et promouvoir de nouvelles formes de « souveraineté sécuritaire partagée » avec les régimes militaires ?

L’impact du changement climatique sur la sécurité humaine et les conflits : Au-delà des contraintes militaires, comment le changement climatique continuera-t-il de modifier les dynamiques de conflit intercommunautaire et de migration forcée, et quelles réponses innovantes peuvent être mises en place pour renforcer la résilience des populations ?

L’écosystème informationnel et la résilience face à la désinformation : Comment les sociétés africaines, notamment dans des contextes post-conflit comme au Soudan du Sud, peuvent-elles renforcer leur résilience face aux rumeurs et aux campagnes de désinformation, tant internes qu’externes, qui attisent les tensions ? Quels rôles les médias locaux, la société civile et les technologies numériques peuvent-ils jouer dans la vérification de l’information ?

Le trilemme « sécurité-développement-démocratie » peut-il véritablement être résolu en Afrique et sous quelles conditions ? Comment ces trois dimensions d’un même paradigme peuvent-elles être satisfaites simultanément ? ♦

Partagez...

  • Accéder au sommaire du numéro

Été 2025
n° 882

L’Afrique face aux mutations stratégiques

Je participe au débat stratégique


À vos claviers,
réagissez au dossier du mois

 

Actualités

09-07-2025

Voyage d’État du président Emmanuel Macron au Royaume-Uni

04-07-2025

Le ministère des Armées totalise 4 milliards d’euros de nouvelles commandes

26-06-2025

Retour sur le sommet de l’Otan 2025

18-06-2025

Lettre d’intention entre la France et l’Espagne pour assurer la production d’A400M Atlas jusqu’à fin 2028

Adhérez au CEDN

et bénéficiez d'un statut privilégié et d'avantages exclusifs (invitations...)

Anciens numéros

Accéder aux sommaires des revues de 1939 à aujourd’hui

Agenda

Colloques, manifestations, expositions...

Liens utiles

Institutions, ministères, médias...

Lettre d'infos

Boutique

  • Abonnements
  • Crédits articles
  • Points de vente
  • CGV
  • Politique de confidentialité / Mentions légales

e-RDN

  • Tribune
  • e-Recensions
  • Cahiers de la RDN
  • Florilège historique
  • Repères

Informations

La Revue Défense Nationale est éditée par le Comité d’études de défense nationale (association loi de 1901)

Directeur de la publication : Thierry CASPAR-FILLE-LAMBIE

Adresse géographique : École militaire,
1 place Joffre, Paris VII

Nous contacter

Tél. : 01 44 42 31 90

Email : contact@defnat.com

Adresse : BP 8607, 75325 Paris cedex 07

Publicité : 01 44 42 31 91

Copyright © Bialec Tous droits réservés.