La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) connaît une grave crise résultant des différents coups d’État en Afrique de l’Ouest. Une nouvelle architecture de sécurité se met en place autour de l’Alliance des États du Sahel (AES) regroupant les juntes militaires de la zone. L’AES renforce des dirigeants autoritaires souhaitant se maintenir au pouvoir au détriment des principes démocratiques largement remis en cause.
La chute de la Cédéao et l’ascension de l’AES : une nouvelle architecture de sécurité en Afrique de l’Ouest
The Fall of ECOWAS and the Rise of AES: A New Security Architecture in West Africa
The Economic Community of West African States (ECOWAS) has suffered considerably from the various coups d’état in western Africa. A new security structure has been established around the Alliance of Sahel States (Alliance des États du Sahel—AES), which assembles the military juntas of the area. The AES supports authoritarian leaders who seek to remain in power to the detriment of much-derided democratic principles.
Août 2020 a marqué, en Afrique, le début d’une vague de coups d’État avec le reversement du Président du Mali par un colonel des forces armées nationales. Moins de quatre ans plus tard et 16 tentatives, le continent a enregistré neuf changements de régimes en faveur de juntes militaires, transformant ainsi l’architecture sécuritaire en Afrique de l’Ouest.
En effet, la majorité des coups d’État réussis ont eu lieu dans la région du Sahel – au Mali en 2020, au Burkina Faso en 2021 puis en 2022, au Tchad en 2021 (1) et enfin au Niger en 2023. C’est ce dernier coup qui a servi de catalyseur à une reconfiguration des relations à la fois régionales et internationales sur le continent africain. Le fait que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ait menacé d’une intervention militaire le Niger – l’un de ses États-membres – pour y rétablir l’ordre constitutionnel a alors profondément divisé la région et ses partenaires internationaux, favorisant même la création d’une nouvelle alliance régionale : l’Alliance des États du Sahel (AES).
Cet article propose d’examiner la reconfiguration de l’architecture sécuritaire en Afrique de l’Ouest et d’identifier les événements clés ayant déclenché ces évolutions. Il analyse ensuite les nouvelles dynamiques de partenariats internationaux, régionaux et bilatéraux résultant de cette restructuration et s’interroge, enfin, sur les tensions et la viabilité de cette nouvelle architecture.
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