Monde chaotique, menaces stratégiques (3/3)
Toute réflexion honnête sur la mondialisation devrait conduire le chercheur à observer la face noire de ce phénomène ; ensuite, à analyser comment cette mondialisation criminelle mine les économies, les finances — et même les politiques — des pays instables et fragiles. Or cette critique est rarement faite par de grands médias toujours plus unanimes, que ce soit dans la louange ou dans l’oblitération.
Hors du domaine spécialisé de la criminologie, cette occultation étonne cependant de grands experts comme Moses Naïm (op. cit.) qui souligne : « Il se passe dans le monde bien des choses importantes auxquelles on ne comprend rien, sans intégrer plus sérieusement le facteur criminel dans les processus de prise de décision, les institutions et les revenus ».
Mi-effrayé, mi-admiratif, Naïm ajoute à propos des grandes sociétés criminelles : « Même une multinationale desservant le grand public peinerait à mener efficacement de front une telle masse d’activités, fabrication, négoce international, logistique et transport, inventaires de contrôle, gestion des ressources humaines, distribution de produits de qualité, contrôle financier ; sans même parler ici de sécurité ni de secret. Qu’existent des organisations [criminelles] si efficaces et qualifiées démontre qu’elles possèdent un modèle de travail, non seulement attractif pour des cadres de haut niveau, mais aussi générateur d’énormes profits. Hélas ! Cela démontre aussi l’impact limité des contrôles étatiques ».
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