À la suite des Accords de Dayton, le volet militaire a été mis en œuvre avec efficacité respectant la planification et permettant de rétablir la sécurité. La connaissance du terrain, notamment à Sarajevo, a été un facteur de réussite opérationnelle. Si l’opération militaire a été un succès, les fractures ethniques et politiques demeurent.
La mise en œuvre du volet militaire des Accords de Dayton à Sarajevo (décembre 1995 à juin 1996)
Setting in Place the Military Aspects of the Dayton Accords in Sarajevo (December 1995 to June 1996)
Following the Dayton Accords, the military aspects were efficiently put into place in accordance with the plans, thus allowing security to be re-established. Knowledge of the ground—in Sarajevo, in particular—was a factor in the operational success achieved. Despite the success of that military operation, ethnic and political rifts remain.
Pour situer les forces en présence sur le terrain, Sarajevo, ville symbole du conflit en Bosnie-Herzégovine, capitale multiethnique mais à majorité bosniaque, est l’objet depuis 1992 et la déclaration d’indépendance du pays d’un véritable siège par les forces serbes ; Bosniaques et Bosno-Serbes se font face sur une ligne de front qui parcourt la ville même, puis sa périphérie, et se prolonge au Nord, puis à l’Ouest et au Sud, pour couper le pays en deux. En dépit d’un engagement important dès après le début du conflit, la Force de protection des Nations unies (Forpronu) ne parvient pas à faire cesser les hostilités entre les belligérants. Ainsi, les années 1992, 1993, 1994 et 1995 sont émaillées de tragédies qui vont conduire la communauté internationale à intervenir significativement à l’été 1995, d’abord au plan militaire puis au niveau diplomatique avec des négociations conduites sous forme de conclave sur la base militaire de Dayton (États-Unis) (1) ; ces négociations sont prises en mains par les États-Unis, les Européens manquant probablement là une occasion historique de s’affirmer au cœur de l’Europe.
Les accords de paix sont paraphés le 21 novembre à Dayton, officiellement signés à Paris le 14 décembre 1995 et soutenus par la Résolution 1031 du Conseil de sécurité des Nations unies adoptée le lendemain. Ils prévoient une partition de la Bosnie-Herzégovine à peu près égale entre la Fédération de Bosnie-Herzégovine (croato-musulmane) et la République serbe de Bosnie, ainsi que le déploiement d’une force de paix multinationale, l’IFOR (Implementation Force) ; un système de gouvernance tripartite complexe permet de répartir les responsabilités politiques entre les différentes parties.
Les accords comprenaient, outre un calendrier très précis des actions militaires et civiles à mener sur le terrain, des échanges de territoires entre les deux entités reconnues, la Fédération croato-musulmane et la République serbe de Bosnie. Ainsi à Sarajevo, des opstinas (quartiers) serbes de la ville devaient passer sous contrôle de la Fédération, partie bosniaque dans les faits. Cette clause est jugée à cet instant irréaliste par beaucoup des acteurs engagés sur le terrain.
Il reste 88 % de l'article à lire
Plan de l'article





