Les négociations de Dayton (Ohio) avaient pour objectif de mettre fin au conflit qui déchirait l’ex-Yougoslavie depuis 1991. Sous la férule des Américains, les chefs des entités en guerre durent accepter des concessions, tandis que les Européens, malgré leurs efforts, durent se contenter de mettre en œuvre les décisions.
Les Accords de Dayton (1er-21 novembre 1995) ou la Paix inachevée
The Dayton Accords (1-21 November 1995) or the Unfinished Peace
The aim of the negotiations in Dayton, Ohio, was to put an end to the conflict that had been tearing the former Yugoslavia apart since 1991. Under intense American pressure the chiefs of the warring factions were compelled to accept concessions, whilst despite their efforts the Europeans had to make do with putting decisions into practice.
Ambassadeur, chef de la Délégation française pour les accords de Dayton. Ancien secrétaire général-adjoint de la défense nationale, directeur général des Affaires politiques au ministère des Affaires étrangères, ambassadeur représentant de la France à l’Otan.
Sur des lignes de fracture, du Caucase aux Balkans, où se sont opposés empires et religions, se dessine une sorte de champ conflictuel, dont le terreau est fait de rejet de l’autre, du souvenir de dominations, d’affrontements, de persécutions. C’est là que sont apparus, après la désintégration de l’URSS, les derniers conflits européens. Les négociations de Dayton avaient pour mission de mettre un terme à celui que provoqua la fin de la Yougoslavie.
En arrivant le 1er novembre 1995 sur la base aérienne de Wrigth-Petterson (Ohio), les délégations apportaient dans leurs bagages un long travail de préparation. En fait, d’incessantes négociations avaient accompagné les quatre années de conflits. Comme dans un incendie que l’on ne parvient pas à maîtriser s’étaient enchaînés médiations, résolutions du Conseil de sécurité, ultimatums, cessez-le-feu, plans de paix, toujours suivis d’une reprise des combats, des sièges de villes, des exactions, de la purification ethnique. Si les adversaires demeuraient les mêmes, l’action internationale fut conduite dans une succession d’instances et d’intervenants dont les objectifs et les méthodes ne s’accordaient pas vraiment. Nous amenions aussi le constat de deux impuissances, celles de l’Europe et de l’ONU, qui avaient rendu nécessaire et inévitable une Pax americana.
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