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  • Revue n° 885 Décembre 2025
  • La perception de la France à l’extérieur

La perception de la France à l’extérieur

Hélène Conway-Mouret, « La perception de la France à l’extérieur  » Revue n° 885 Décembre 2025 - p. 57-59

La perception de la France à l’étranger est très variable. Puissance moyenne, elle se retrouve bousculée et remise en cause par des compétiteurs stratégiques. Certaines initiatives récentes ont fragilisé notre position par manque de constance et de détermination. Aux discours forts, il faut aussi des engagements crédibles et fiables.

France, as Seen from Afar

Perceptions of France seen through foreign eyes are very variable. As a medium-sized power, France feels disrupted and challenged by strategic competitors. Our position has been weakened by the lack of consistency and determination in a number of recent initiatives. Strong words need to be accompanied by credible and reliable commitment.

Note préliminaire : Ce texte est issu de l’intervention de l’auteure aux Conversations de Gouvieux, le 26 septembre 2025.

La perception de la France à l’étranger est, par essence, subjective : elle reflète autant ce que nous sommes que ce que les autres projettent sur nous.

Puissance moyenne par sa démographie et sa superficie, la France continue pourtant d’occuper une place singulière dans le concert des nations. Pays des Lumières et des droits humains, profondément universaliste depuis 1789, sa stature résulte d’un ensemble de facteurs durables : un réseau diplomatique et consulaire d’une ampleur exceptionnelle – le troisième au monde après celui des États-Unis et de la Chine –, des territoires ultramarins qui prolongent sa présence sur les trois grands océans, un rayonnement culturel fondé sur la francophonie relayé par les réseaux des Instituts français, des Alliances françaises ainsi que les écoles et lycées français à l’étranger. À cela s’ajoutent des attributs de puissance dure, avec son siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, sa dissuasion nucléaire, sa tradition d’autonomie stratégique et sa capacité à peser sur les grands dossiers internationaux.

Ce maillage de personnels diplomatiques et militaires, conseillers techniques, élus locaux, enseignants, chercheurs, acteurs culturels, éducatifs et économiques forme l’ossature d’une présence globale que peu de pays peuvent revendiquer. Cette position fait que la voix française est souvent écoutée, parfois contestée, mais toujours attendue. Cette image, patiemment construite, est aujourd’hui bousculée à la fois par les profondes recompositions de l’ordre international et par certaines de nos propres contradictions.

La singularité de la voix française mise en question

La première dynamique concerne la rivalité croissante entre les États-Unis et la Chine, notamment dans la région Pacifique. Cette zone est également un espace d’intérêt vital pour la France, puissance riveraine du fait de ses territoires ultramarins et de sa vaste Zone économique exclusive (ZEE). Ses partenariats croissants avec des pays comme l’Inde ou l’Indonésie renforcent son ancrage régional, mais l’exposent aussi aux tensions qui s’y cristallisent.

La seconde transformation est d’ordre écologique : la fonte accélérée des glaces en Arctique rebat les cartes maritimes et économiques mondiales. Elle ouvre de nouvelles routes commerciales et attise les convoitises, notamment de puissances déjà en confrontation dans l’Indo-Pacifique. Ces deux tendances, apparemment distinctes, sont en réalité profondément liées : elles participent à l’émergence d’un nouvel ordre mondial complexe, interconnecté, où les lignes de fracture se déplacent et se multiplient et où la France doit sans cesse réaffirmer son rôle et défendre ses intérêts et sa vision.

Dans ce contexte incertain, trois basculements récents ont brouillé notre positionnement.

• D’abord en Afrique, où notre longue histoire commune se heurte à une réalité contemporaine plus âpre. Le retrait militaire français du Niger, du Mali, du Tchad, du Burkina Faso ainsi qu’une présence réduite en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Gabon – où les bases françaises ont été transformées en « camps partagés » – ont conduit notre pays à revoir en profondeur sa posture sur fond de crise sécuritaire et de sentiment anti-France alimenté par de vastes campagnes de désinformation (1). Là où la coopération se poursuit avec des États d’Afrique anglophone, la perception d’un échec dans les régions francophones abîme notre image et complique les relations bilatérales.

• Ensuite en Europe, la posture française a beaucoup évolué vis-à-vis de la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine. Dans les premiers mois du conflit, la tentative du président Macron de maintenir un canal avec Vladimir Poutine a été mal comprise et mal interprétée, notamment par Kyiv qui attendait plutôt un soutien sans équivoque. La France a ensuite tenté d’incarner une diplomatie de responsabilité, en accueillant des sommets et en appelant à une réponse unie et coordonnée de l’Europe. Cependant, en dépit de cet engagement sincère, elle n’a pas été reconnue comme le leader de cette mobilisation, ni militairement, ni politiquement. L’absence de la France à la table des discussions menées par les États-Unis autour de l’avenir de l’Ukraine en avril 2025 en a été l’un des symboles les plus marquants.

• Enfin, au Proche-Orient, la diplomatie française a été durement mise à l’épreuve suite à l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre 2023 et l’escalade régionale qui a suivi, impliquant le Hezbollah, l’Iran et la Syrie. Si la France est restée fidèle à ses principes concernant la défense de la sécurité d’Israël – la libération des otages, l’appel au cessez-le-feu et la reconnaissance des deux États – sa position a longtemps oscillé entre des phases de rapprochement et d’éloignement. Rappelons que François Mitterrand fut le premier Président français à se rendre en Israël et le premier dirigeant étranger à appeler à la création d’un État palestinien devant la Knesset en 1982. Malheureusement, la proclamation symbolique de l’indépendance de la Palestine par Yasser Arafat ne sera pas suivie par la France. Après le soutien plus net de Jacques Chirac, puis la politique de « dialogue stratégique » de Nicolas Sarkozy, l’annonce faite par Emmanuel Macron le 24 juillet 2025 concernant la reconnaissance de l’État palestinien lors de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre 2025 intervient dans un climat de tension extrême. Ce geste fera de la France le 150e pays à franchir ce pas mais sera sans doute insuffisant à lui seul pour ouvrir un horizon politique, d’autant qu’elle demeure inaudible pour l’arrêt des massacres à Gaza. Face aux profonds bouleversements à l’œuvre dans le monde, la France tente de maintenir sa place.

Une diplomatie française toujours active

Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a récemment formalisé une doctrine de riposte face aux crises informationnelles, incluant des niveaux d’alerte et des protocoles d’action selon la viralité des contenus hostiles. Nos ambassades sont incitées à adopter une communication plus directe et plus agile. Les armées aussi s’adaptent. La doctrine de Lutte informatique d’influence (L2I) vise à obtenir une supériorité dans l’espace informationnel en mobilisant des techniques de subversion, de contre-propagande et de guerre psychologique. Enfin, la recherche est mobilisée. L’Agence nationale de la recherche (ANR) travaille avec l’Agence de l’innovation de Défense (AID) du ministère des Armées pour renforcer la résilience individuelle face aux manipulations informationnelles. Le service de vigilance et protection contre les ingérences numériques étrangères (Viginum) du SGDSN surveille également les espaces numériques publics pour identifier les campagnes d’influence visant à déstabiliser le débat démocratique ou les institutions. Ses moyens doivent être renforcés, en particulier à l’approche des échéances électorales. Ce croisement entre diplomatie, défense et sciences sociales témoigne d’une prise de conscience : les batailles de demain ne se mèneront plus seulement dans les airs, sur terre ou en mer, mais également sur les nouveaux théâtres d’affrontement que sont le numérique et les réseaux sociaux.

Ce n’est pas uniquement la puissance de nos outils qui fait la force de notre diplomatie, mais surtout la cohérence de notre ligne, la constance de notre parole et la clarté de nos actes. Les discours forts mais sans lendemain – comme au Liban – affaiblissent notre crédibilité tandis que les revirements brouillent notre image de partenaire fiable. À force d’ambiguïtés et de décalage entre les mots et les actes, nous risquons de dilapider un capital de confiance acquis dans le temps. Or, c’est précisément cette confiance qui fonde encore les attentes à notre égard sur la scène internationale. La France demeure un acteur attendu, non pour sa seule force, mais pour ce qu’elle incarne : une voix indépendante, une capacité à dialoguer avec tous et une faculté à bâtir des ponts.


(1) NDLR : Sur le sujet, voir l’article du général à la tête du Commandement pour l’Afrique, Pascal Ianni, « S’adapter aux réalités d’aujourd’hui et entretenir nos partenariats de demain – Une nécessaire transformation du modèle d’engagement militaire français en Afrique centrale et de l’Ouest », RDN, n° 882, Été 2025, p. 78-84 (https://www.defnat.com/e-RDN/vue-article.php?carticle=23756&cidrevue=882).

France, influence, déception, Afrique, crédibilité

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