Une coopération réussie en termes d’armements exige une convergence des objectifs politiques, militaires et industriels entre les partenaires. D’où le besoin d’une approche pragmatique et réaliste pour être efficace. Ces éléments doivent donc être levés en amont pour que les programmes puissent se réaliser avec succès dans la durée.
Les coopérations entre indépendance et interdépendance, un exercice complexe
Cooperation between Independence and Interdependence: A Complex Exercise
Successful cooperation in the matter of armaments demands commonality of political, military and industrial aims between the partners. There is thus a need for a pragmatic and realistic approach in order to be effective. These aspects must therefore be dealt with at an early stage if programmes are to be successfully conducted over the long term.
Note préliminaire : Ce texte est issu de l’intervention de l’auteur aux Conversations de Gouvieux, le 26 septembre 2025.
La coopération industrielle en défense peut se résumer à un dilemme : faut-il protéger à tout prix une indépendance nationale, au risque de ne pas avoir l’échelle nécessaire, ou accepter un degré de dépendance mutuelle entre plusieurs partenaires qui permette de combiner les développements et sécuriser des marchés au risque de devoir faire face à une plus forte complexité et à des choix de compromis tout au long de la vie du programme ? Ce dilemme est le plus souvent présenté du point de vue des États. Il concerne tout autant les industriels de défense. La question, pour une entreprise, est de nature économique : comment s’assurer que la coopération rapporte plus qu’elle ne coûte ?
Intérêts pour les industriels de coopérer
Tout d’abord, pour un industriel, la participation à un programme de coopération multinationale peut permettre d’obtenir un accès à plusieurs armées. Par exemple, le programme CAVS (Patria 6×6) a déjà sécurisé la vente de près de 1 000 véhicules pour cinq pays européens, avec la perspective d’un accompagnement sur les trente ans de cycle de vie. Pour l’entreprise finlandaise Patria, la coopération n’est pas une dilution, mais un élargissement du marché adressable avec une forte récurrence et visibilité dans le long terme.
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