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  • Revue n° 630 Avril 2001
  • À propos de la défense antimissiles, l'argument de l'État-voyou

À propos de la défense antimissiles, l'argument de l'État-voyou

Gabriel Robin, « À propos de la défense antimissiles, l'argument de l'État-voyou  » Revue n° 630 Avril 2001 - p. 79-81

Le projet américain de défense antimissiles présente de multiples aspects et soulève des problèmes d'ordres divers. On peut s'interroger sur sa faisabilité du point de vue technique ou sur ses conséquences pour l'avenir de la dissuasion, sur ses efforts par rapport au traité ABM de 1972 ou sur les réactions diplomatiques qu'il est susceptible de provoquer, et, sans doute, sur d'autres points encore.

Le présent article ne se propose pas d'aborder toutes ces questions et n'a donc pas la prétention de formuler un jugement d'ensemble. Son objet est uniquement d'examiner ce que signifie l'un des arguments que les promoteurs du projet invoquent en sa faveur, l'argument dit de l'État-voyou.

Tout part, on le sait, du droit de légitime défense que personne ne saurait contester à quiconque et pas plus aux États-Unis qu’à d’autres. Mais personne ne conteste non plus que si, parmi tous les pays de la planète, il en est un qui possède en abondance des moyens de défense ou de dissuasion propres à le garantir contre la plupart des formes concevables d’agression, ce sont les États-Unis. C’est vrai, admet-on, dans presque toutes les hypothèses, mais il y en a pourtant une qui n’est pas couverte : celle de l’État-voyou (Rogue State).

Il existe, en effet, de par le monde, des États ainsi dénommés parce que leur instinct est à ce point sauvage et leur comportement à ce point irrationnel qu’on peut tout redouter d’eux, y compris qu’ils se lancent dans des aventures que tout autre pays jugerait manifestement suicidaires. Or, il se trouve que certains d’entre eux sont en train, ou à la veille, de se doter d’armes de destruction massive, ainsi que des moyens de les expédier à des milliers de kilomètres. Il est donc impossible d’exclure, au moins à terme de quelques années, qu’il prenne fantaisie à l’un d’eux de lancer quelques fusées à tête nucléaire sur le territoire américain, ou bien d’en brandir la menace.

À pareil danger, les États-Unis n’ont aujourd’hui, aucune parade. Les capacités qu’on prête à l’agresseur et l’effet dévastateur que produiraient ne serait-ce que quelques coups au but, sont tels qu’il est impossible de faire l’impasse sur le péril. L’absence de rationalité qu’on suppose aux dirigeants de l’État-voyou empêche de compter sur les ressources de la dissuasion. Washington risque donc d’être acculé à un choix impossible : ou bien de céder au chantage ou bien de déclencher des « représailles préventives » ce qui serait moralement répréhensible et peut-être inefficace.

Une défense antimissiles raisonnablement calibrée offre, au contraire, le seul moyen, et en tout cas le plus élégant, de sortir de la difficulté : il promet d’être efficace et, moralement, il est sans reproche.

Tel est le raisonnement. Si on en accepte les prémisses. La conclusion paraît s’imposer. Mais à quelle réalité correspondent ces prémisses ? Essayons d’imaginer comment les choses pourraient se passer en pratique et non en théorie.

Il y a, d’abord, le cas où l’État-voyou déciderait « brusquement », sans rime ni raison, de lâcher ses armes de destruction massive sur le territoire américain. Pareille agression gratuite ne manquerait pas de lui valoir une punition à laquelle ni le pays ni les dirigeants ne survivraient. L’État-voyou devrait être aussi un État idiot. Tout fou qu’on le suppose, l’hypothèse est plus folle encore.

Il y a, ensuite, le cas où l’État-voyou est déjà en conflit avec les États-Unis. Mais aussi longtemps qu’il aura une chance d’échapper à la capitulation, on voit mal pourquoi il appellerait lui-même sur sa tête la catastrophe qu’il redoute. À peine moins folle que la précédente, l’hypothèse reste absurde.

Reste, finalement, un cas unique et extrême. L’État-voyou sait qu’il est promis à une destruction totale et ses dirigeants, à l’élimination physique ou à l’humiliation d’un procès ; ils n’ont plus rien à perdre. Dans ce cas, une réaction désespérée, une sorte de vengeance d’outre-tombe, est, en effet, concevable, mais c’est le seul.

On ne prétendra pas que c’est un cas d’école. Les bombardements de Bagdad, au début de 1991, ceux de la Serbie pendant la guerre du Kosovo ont mis Saddam Hussein ou Milosevic dans une situation qui en approchait d’assez près.

Mais si c’est seulement dans quelque variante aggravée de ce genre de situation que l’hypothèse des promoteurs de la défense antimissiles cesse d’être folle pour acquérir une certaine vraisemblance, il faut bien en conclure que la défense antimissiles est conçue précisément pour répondre à cette situation. Ce qu’elle signifie, c’est que si les États-Unis devaient être amenés à procéder à l’exécution capitale de quelque hors-la-loi international, ils veulent pouvoir le faire en toute impunité. Il ne faut pas qu’au moment de s’abattre, leur bras séculier ait à trembler.

Ce qui apparaît, pour les États-Unis, comme de la légitime défense, ressemble beaucoup, pour leurs ennemis, quand on le voit sous un autre angle, à un déni de tout droit de résistance. Pareille équation n’est acceptable que si l’ennemi a, en effet, mérité qu’on le mette hors d’état de nuire et si les États-Unis disposent, à cette fin, de l’autorité légitime. On s’aperçoit, en définitive, que la défense antimissiles n’a de sens politique qu’en fonction d’une théorie générale dont elle n’est qu’un cas particulier et qui suppose à la fois une vision manichéenne du monde, une conception impériale du rôle de l’Amérique et la doctrine du « zéro mort ». ♦

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