Accord diplomatique, l’Entente cordiale est d’abord un partage de zones d’influence en Afrique. C’est l’Allemagne qui donne à l’Entente son caractère stratégique la transformant en alliance pendant la Première Guerre mondiale ; ce que confortera la Seconde, malgré des combats fratricides. L’affaire de Suez est le dernier avatar d’une Entente scellée par les armées. Le défi britannique est d’honorer la « relation spéciale » avec les États-Unis, tout en maintenant l’Entente cordiale avec la France.
Publié conjointement avec le Royal United Services Institute for Defence and Security Studies (RUSI).
Le 8 avril 1904, la signature à Londres de l’Entente cordiale visait à régler les différends qui opposaient depuis longtemps le Royaume-Uni et la France dans leur course à la conquête coloniale. Cet accord concrétisait plus largement le passage d’une histoire assombrie par les conflits du siècle précédent entre nos deux pays, à une phase de rapprochements et d’alliances. L’Entente cordiale a ainsi joué un rôle décisif, ouvrant notamment la voie à la coopération diplomatique et militaire dans les années qui ont précédé la Première Guerre mondiale.
Nos deux pays sont riches d’une histoire commune millénaire. Nos priorités stratégiques respectives ont pu diverger au cours des dernières décennies, les Britanniques s’engageant par exemple plus avant dans la voie de leur « relation spéciale » avec les États-Unis à compter de l’échec politique de Suez, tandis que le président de Gaulle affirmait l’autonomie stricte de notre pays. Nos objectifs globaux n’en demeurent pas moins similaires.
Aujourd’hui, la commémoration de l’Entente cordiale nous donne l’occasion de réfléchir à ce que nous avons vécu ensemble. Elle permet de souligner que, malgré nos différences, ce qui nous unit est bien plus important que ce qui nous divise.