Dans le prolongement des événements de mai 1968, qui avaient montré la nécessité de doter la gendarmerie mobile d’une doctrine d’emploi adaptée et de nouveaux équipements, mais aussi d’entretenir la capacité opérationnelle de ses escadrons, la gendarmerie avait mis en place, en avril 1969, à Saint-Astier (Dordogne), un Centre de perfectionnement de la gendarmerie mobile (CPGM) qui devait fonctionner jusqu’en novembre 1970 (pour laisser la place à un centre d’instruction pour les gendarmes auxiliaires).

Cette idée de constituer un centre de formation unique réapparaît à la fin de l’année 1977, à la faveur notamment de l’émergence du « maintien de l’ordre rural » consécutivement aux incidents de Creys-Malville (juillet 1977), ce qui conduisit à l’implantation sur le site de Saint-Astier d’une Division de perfectionnement de la gendarmerie mobile (DPGM), intégrée, en 1984, à l’École des sous-officiers de gendarmerie-Centre d’instruction des gendarmes auxiliaires (Esog-Ciga). Sous le sobriquet de « Cigaville », Saint-Astier est devenu, professionnellement et symboliquement, le lieu de développement d’une expertise dans le domaine complexe et sans cesse évolutif du maintien de l’ordre ⁽¹⁾.

Depuis juillet 1999, l’Esog-Ciga a pris l’appellation de Centre national d’entraînement des forces de gendarmerie (CNEFG). Ce centre, à la réputation établie, accueille chaque année, en moyenne, 13 000 stagiaires ; la gendarmerie ayant engagé en 2003 d’importants travaux de rénovation destinés : à doubler les capacités d’accueil (1 100 personnes par jour), à tripler la zone d’exercice et à augmenter la fréquence de recyclage des escadrons de gendarmerie mobile (tous les deux ans), d’ici 2008. Dans l’état actuel des choses, le CNEFG assure la formation des militaires de la gendarmerie dans deux principaux domaines : le maintien de l’ordre (MO) et l’intervention professionnelle (IP).