Le voyage d’études de la 58e session nationale de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) s’est déroulé en Chine, du 27 mars au 5 avril 2006. Les lignes qui suivent se veulent une analyse des éléments tirés des rencontres et des visites et surtout un témoignage « à chaud » de quelques auditeurs de l’inter-comité Chine. Outre le gigantisme attendu, les auditeurs ont relevé le dynamisme exacerbé et omniprésent de ce pays. L’« émergence pacifique » revendiquée par les Chinois s’accompagne d’une volonté affichée de réussite et de reconnaissance internationale. Dans ce cadre, la France peut-elle avoir une vraie carte à jouer ?
Impressions, retour de Chine…
Impressions on returning from China
This article is a round-up of facts and figures collected during the IHEDN visit to China from 27 March to 5 April 2006, and is above all a ‘hot debrief’ by several who attended the Chinese inter-committee. Quite apart from the enormous scale of everything, which was expected, the French visitors noted the intense and omnipresent dynamism of the country. The Chinese talk of ‘peaceful emergence’, yet this is accompanied by a clear desire for success and international recognition. Could France have a card to play here?
Puissance économique en devenir, vraie grande puissance politique et diplomatique — ainsi qu’en témoigne son rôle dans les processus nucléaires de l’Iran, mais aussi de la Corée du Nord — il est particulièrement intéressant de découvrir la Chine in situ. D’autant que le thème de la 58e session nationale de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) — « Mers et océans, enjeux de puissance » — y trouve une résonance économique particulière, 80 % du commerce international passant par la voie maritime ; la mer est le moyen le plus efficace pour exporter, comme le moyen le plus sûr de s’approvisionner en énergie. Le développement des ports de Shanghai ou de celui de Nansha dans le delta de la rivière des perles, en est des exemples typiques. Ce sont ces aspects-là que nous avons pu développer lors de notre voyage.
S’il fallait un maître-mot pour décrire nos impressions, le terme de « développement boulimique » s’appliquerait le mieux. À ce dynamisme s’ajoute l’immensité des chiffres, de la géographie, de la démographie, de l’économie, etc., constituant sans doute aussi les vraies chances de la Chine.
Certes, le formalisme du discours officiel que nous avons pu entendre, et la pollution, la pauvreté, etc., que nous avons pu voir, attestent des fragilités de ce pays ; mais nous avons aussi découvert un pays assoiffé de mouvement, où règnent le gigantisme et l’ambition d’aller encore plus vite et plus loin ! Dans ce pays, la France dispose d’une réelle opportunité.
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