L’Effects Based Approach to Operations (EBAO) propose une nouvelle approche de la planification et de la conduite des opérations, reposant sur la relation de causalité, l’effet multiplicateur de la technologie et l’analyse systémique. Développée par les Américains et adoptée par l’Otan, cette méthode sophistiquée cherche à atteindre l’effet final recherché (EFR) lors d’une intervention militaire par la maîtrise de tous les effets des actions menées. Son échec à gérer la complexité, dans les domaines de la connaissance et des effets secondaires ou indésirables, ne doit pas occulter ses atouts, notamment la capacité de partage des tâches entre militaires et civils.
Effects Based Approach to Operations : mode ou méthode ?
Effects Based Approach to Operations: just a fashion?
EBAO stands for a totally new approach to planning and executing operations, built on the relation of causality, the multiplying effect of technology and systemic analysis. Developed by the Americans and adopted by NATO, this sophisticated method supposedly makes it possible to reach the end-state of a military intervention through the control of each and every effect of the actions conducted. Its failure in managing complexity should not prevent us from taking its better aspects into consideration, for instance the capability of fairly sharing the burden between the military and other agencies (Interagency).
La manœuvre est depuis longtemps conçue dans l’Armée de terre française autour d’un « effet majeur » à obtenir, sur le terrain ou sur l’ennemi. Loin d’être neuve, la notion d’effet prend toutefois une dimension nouvelle avec les développements conceptuels américains, au travers de la théorie des Effects Based Operations (EBO), où l’effet majeur ne constitue que le sommet d’une pyramide d’effets corrélés.
Apparue dans l’euphorie de l’écrasante victoire aérienne de la première guerre du Golfe en 1991, l’idée de mener les opérations à partir des effets que l’on souhaite obtenir est, depuis fin 2006, incorporée dans les manuels officiels traitant de la conduite et de la planification des opérations interarmées aux États-Unis. Les nombreux développements réalisés en quinze ans pourraient affecter la préparation de l’avenir pour nos forces, ne serait-ce que pour maintenir notre interopérabilité avec nos grands Alliés.
Aussi cet article se propose-t-il de brosser un tableau des travaux doctrinaux ou conceptuels liés à l’EBAO, vus depuis l’observatoire privilégié que constitue USJFCOM (1), pour aider à une compréhension objective de ce phénomène de mode, parfois mal maîtrisé et souvent critiqué sur la base de préjugés. Après une description du concept et de ses principes fondateurs, un historique retraçant les évolutions de l’EBAO facilitera la distinction des différentes versions existantes, sources de confusion.
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