Dans un contexte de mondialisation, la France s’est dotée d’une capacité importante de projection de forces avec sa composante amphibie (TCD type Foudre, BPC type Mistral) qui lui permet d’exécuter des opérations limitées en toute indépendance ou de participer à des opérations de plus grande ampleur au sein d’une coalition. C’est aussi un outil dual par excellence qui permet à la France d’apporter son aide aux populations touchées par les cataclysmes naturels. La batellerie demande à être améliorée afin de donner toute sa cohérence au dispositif.
Les opérations amphibies de la France
French amphibious forces
In a globalised world, France has acquired an important capacity to project forces owing to its amphibious force both for limited operations independently carried out as well as for larger operations within a coalition. It is also a perfect dual means, which allows France to aid people hit by natural disasters. It needs to be upgraded to have perfect coherence.
La volonté politique de la France de pouvoir exercer les responsabilités de nation-cadre pour le commandement d’un groupe amphibie, européen ou de l’Otan est un fait que le futur Livre blanc va conforter. L’évolution de la population mondiale, en croissance avérée vers 9 milliards d’hommes, dont les 4/5 vivront désormais à moins de 350 kilomètres des côtes, est aussi un autre fait avéré. S’ajoute désormais l’infléchissement prononcé par le président de la République sur la politique de la France en Afrique : « La France n’a pas vocation à maintenir indéfiniment des forces armées en Afrique et étudie la renégociation de tous les accords militaires » (1).
Si, globalement, cette politique générale n’est pas nouvelle, elle a été accentuée par le traumatisme causé par le Rwanda, mais aussi par le sérieux contrecoup de la crise en Côte d’Ivoire. Désormais, il s’agit d’adopter une vraie stratégie de projection de forces et de puissance, conduite dans le cadre de résolutions internationales, en tentant d’y associer toujours plus nos partenaires européens, mais non exclusivement. Elle est maintenant validée pour l’ensemble de notre planète, l’annonce présidentielle de la création d’une base française à Abu Dhabi (EAU) consolide donc ce que l’on doit, pour la période présente, considérer aussi comme un fait.
Ce que l’on appelle « la projection de puissance » sera volontairement très vite écarté. Ces idées de gesticulation diplomatique depuis la mer, comme la dissuasion conventionnelle depuis le large, y compris avec les actions de rétorsion ou d’appui à l’engagement des forces terrestres, ne peuvent avoir de sens que dans le cadre d’une coalition forte ; cela revient à dire avec les États-Unis, tant, en effet, il faut de volonté politique inscrite dans une certaine durée, des capacités militaires complètes et cohérentes et un effet dissuasif que même la France et le Royaume-Uni ont perdu depuis 1956, lors de la mésaventure du canal de Suez. On peut regretter ce constat, mais il est une réalité que les citoyens ne peuvent méconnaître. Cette réalité peut changer en Europe, cela ne dépend pas seulement de la France et de la Grande-Bretagne mais des budgets de la défense des 27 États européens. Force est de constater qu’ils sont tous très loin du compte.
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