Cet article évoque l’évolution du schéma simplifié et réducteur qu’avaient les États-Unis à l’égard du Pakistan dans la crise afghane. Perçue comme puissance d’interposition obligée, le Pakistan est considéré de plus en plus comme un lieu de tension en soi et une menace à la paix, développant ses propres contradictions dans le contexte d’un ensemble ethnico-religieux, en butte à l’appel de la légitimité démocratique.
La crise afghane et le Pakistan
The Afghan crisis and Pakistan
This article deals with the evolution of the simplistic view the United States took of Pakistan’s place in the Afghan crisis. Initially seen as a necessary intervening power, Pakistan is now increasingly considered a source of tension itself and a threat to peace, with its own contradictions, including ethno-religious groupings hostile to the appeal of democratic legitimacy.
Les trois jours de la fin du mois de décembre 2007 ont fait la lumière sur trois décennies de relations entre l’Afghanistan et le Pakistan. Ils ont également révélé le degré du danger que représente le radicalisme islamique dans la crise qui s’abat sur l’Afghanistan, particulièrement après l’émergence des taliban (1).
L’assassinat de Bénazir Bhutto…
Le 25 décembre 2007, Bénazir Bhutto affichait sa volonté ferme de combattre l’extrémisme islamique.
Le 26 décembre, le président Hamed Karzai, présent à Islamabad dans le cadre d’un voyage officiel, rencontrait le président Pervez Musharraf. Les deux hommes, déjà réunis à Ankara pour mettre au point les moyens de combattre le terrorisme islamique, ont souligné l’urgence de créer un Front commun de lutte contre l’extrémisme et le terrorisme ambiants. Après le froid qui caractérisait les relations entre les deux pays, la convergence retrouvée annonçait un tournant dans la manière d’affronter désormais le danger qui s’était développé dans le climat de tension après la chute des taliban. Ils ont décidé de fermer les frontières pour empêcher le passage des terroristes. Accessoirement, ils ont discuté des possibilités d’accroître les investissements en Afghanistan.
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