La France, en réintégrant la structure militaire intégrée de l’Alliance atlantique, prend une décision lourde de conséquences parce que chargée de sens. La faible intensité du débat public suscité par cette décision montre que l’opinion a perdu de vue et d’entendement les arguments qui avaient motivé le choix du général de Gaulle. Une mise en perspective historique s’imposait donc pour rappeler qu’à l’ère des ruptures de tous ordres, la raison et le bon sens demeuraient des valeurs fondamentales pour guider la France.
La mémoire courte
France and NATO-a short memory
In rejoining the Atlantic Alliance’s integrated military structure, France is taking a decision that has weighty consequences because it is loaded with meaning. The low intensity of public debate raised by this decision is proof that the public have lost sight and understanding of the arguments behind General de Gaulle’s choice in 1966. Things have to be put back in their historical perspective to remind people that, at a time of great upheaval, reason and common sense were the fundamental values that guided France.
Les premières semaines de l’année 2009, durant laquelle on célèbre le 60e anniversaire de la signature du Traité de l’Atlantique Nord, ont vu deux annonces importantes pour la politique étrangère de la France : tout d’abord la confirmation officielle par le président de la République que la France allait participer pleinement à la structure militaire intégrée de l’Otan ; ensuite sa décision qu’une unité de l’Armée de terre de la République fédérale d’Allemagne serait casernée de façon permanente sur le territoire français, en Alsace.
Ces deux décisions, dont la première ne constitue pas une surprise puisqu’elle avait été distillée depuis de nombreux mois, sont très différentes par l’ampleur de leurs implications pratiques, mais également importantes par leur retentissement symbolique et donc leurs conséquences dans la perception que nos concitoyens comme les observateurs étrangers peuvent avoir des orientations de la politique étrangère de la France.
Dans les deux cas, il s’agit manifestement d’une rupture avec la politique suivie en la matière par la France depuis au moins quarante ans, motivée par le souhait de susciter et développer une défense proprement européenne. Il nous semble toutefois que le maigre débat provoqué par ces décisions occulte trop souvent la vérité des raisons qui avaient conduit nos dirigeants à rompre dans les années 60 avec les engagements pris sous le précédent régime politique. Un bref rappel de quelques faits s’impose donc.
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