Le début du mois d’avril 2009 a été européen pour le président Obama. Au cours de ses escales sur le Vieux Continent, il a donné une dimension concrète à la nouvelle politique des États-Unis envers l’Europe. Nous sommes ainsi passés, dans une certaine mesure, du fantasme à la réalité, du discours aux actes. Un premier bilan s’impose.
La tournée européenne du président américain Obama : premier bilan
Entré dans ses nouvelles fonctions de président des États-Unis d’Amérique le 20 janvier 2009, Barack Hussein Obama a attendu plus de deux mois pour effectuer sa première tournée internationale. Celle-ci s’est échelonnée entre le 1er et le 7 avril et a vu le président s’arrêter à Londres, à Baden-Baden, Strasbourg-Kehl, à Prague puis à Ankara et Istanbul (1), avant d’aller faire sa première visite présidentielle en Irak où il a confirmé le retrait de la majeure partie des troupes américaines avant août 2010. Si ces escales étaient définies en fonction des réunions internationales qui y étaient programmées, elles ont également donné lieu à de nombreuses rencontres bilatérales.
Les deux thèmes centraux et récurrents traités lors de ce déplacement du président américain ont été la crise économique et financière mondiale, et la sécurité internationale. C’est ce dernier sujet qui nous intéresse principalement même s’il n’est pas possible de le déconnecter du premier. D’une manière générale, le président Obama a reçu en Europe un accueil particulièrement chaleureux et favorable. Il n’a pas eu de peine à faire oublier l’image désastreuse de l’ancien occupant de la Maison-Blanche ; il a emporté facilement l’adhésion de ses interlocuteurs et des foules rencontrées pour lesquels le soulagement était grand de pouvoir enfin avoir affaire à un chef d’État américain ouvert et respectueux. Au-delà des représentations médiatiques, le discours doit être décrypté afin de constater quelle est la nature du changement.
Le président Obama a entrepris cette tournée avec le souhait affiché d’écouter ses partenaires, de prendre leurs avis, de discuter avec eux, sans volonté d’imposer ses vues. Cette posture a priori modeste et consensuelle tranche nettement avec celle, parfois arrogante et méprisante, de son prédécesseur.
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