La France dispose aujourd’hui de capacités aériennes et spatiales à la hauteur des sollicitations de nos responsables politiques. Leur emploi irrigue la fonction Connaissance-Anticipation et leur confère un rôle central dans l’action. Fédérées au sein de systèmes de commandement et de conduite (C2) toujours plus prometteurs d’efficacité militaire, ces capacités permettent à l’Armée de l’air de faire aujourd’hui partie des quelques très rares forces aériennes capables de commander des opérations aérospatiales sur l’ensemble du spectre, notamment pour continuer de garantir la souveraineté nationale.
L'emploi opérationnel de la puissance aérospatiale : état des lieux et perspectives
The operational use of aerospace power—the Shape of things to come
France today has air and space capabilities that correspond to the needs of its political leaders. Their use helps fulfil the ‘knowledge and anticipation’ function listed in the White Paper and gives them a central role in operations. And in conjunction with command and control (C2) systems that promise much greater military effectiveness it gives the Air Force the ability to carry out the full range of aerospace operations, in particular guaranteeing national sovereignty, something that very few air forces can do.
Depuis la fin de la guerre froide, les grandes nations occidentales ont dû adapter leur outil de défense à un contexte géostratégique en perpétuelle évolution. L’entreprise a été d’autant plus importante pour un pays aux ambitions affirmées comme la France. Nos armées, et l’Armée de l’air en particulier, n’ont pas échappé à l’exercice difficile de concilier des objectifs élevés avec un budget contraint. Pourtant, la France dispose aujourd’hui, sur le territoire national comme dans les théâtres d’opérations extérieures, de capacités aériennes et spatiales crédibles, interopérables et à la hauteur des sollicitations de nos responsables politiques.
Maîtriser de manière chirurgicale la violence, comme cela est prouvé tous les jours en Afghanistan ; être nation cadre d’une force aérienne de réaction rapide, comme le démontre la certification du JFACC (1) pour la NATO Response Force 12 ; protéger au jour le jour, comme à l’occasion d’événements à haute visibilité, nos concitoyens de toute menace venant du ciel ; commencer à « domestiquer » l’espace en assurant sa surveillance ; prendre en compte d’incessantes évolutions technologiques et doctrinales : telles sont en substance les caractéristiques actuelles de la puissance aérospatiale française. De la première guerre du Golfe à la crise afghane, en passant par l’ex-Yougoslavie et le tragique 11 septembre 2001, l’Armée de l’air s’est considérablement transformée pour atteindre le niveau de performance qui la place aujourd’hui parmi les toutes premières puissances aériennes au monde. Ce phénomène n’est cependant pas nouveau. Dans les années 60 et 80, la puissance aérienne avait déjà subi des bouleversements importants, les performances des avions en étaient alors le moteur principal. Aujourd’hui, c’est l’ensemble des paramètres, contexte et environnement des crises, qui change, alors que simultanément la révolution numérique permet de distribuer jusqu’aux plus bas échelons tactiques une masse considérable d’informations.
Les capacités des forces aériennes, concrétisation de l’effort financier de nos concitoyens, ont naturellement progressé, mais l’Armée de l’air a surtout pu s’adapter grâce à son investissement constant et de longue date dans des systèmes de commandement et de conduite (Command and Control - C2) optimisés pour la fusion et l’analyse du renseignement, pour la planification au niveau d’un théâtre d’opérations et la maîtrise du temps réel. Les formidables atouts de la puissance aérospatiale française d’aujourd’hui et plus encore de demain, seront abordés selon trois aspects essentiels : son rôle dans la fonction stratégique connaissance-anticipation, les perspectives offertes par les systèmes C2 et enfin l’importance de la préparation du personnel sans qui ces systèmes ne seraient que de vains outils.
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