La maîtrise des armements conventionnels est un outil essentiel de la sécurité collective en Europe, de l'Atlantique à l'Oural. Hérité de la guerre froide, ce système date et semble désormais contesté faute d'évolutions, et ce, malgré les preuves passées de son efficacité. Le renouvellement des armements conventionnels et le conflit d'août 2008 en Géorgie viennent en rappeler la pertinence. L'auteur défend sa nécessaire modernisation.
Sécurité en Europe et maîtrise des armements conventionnels
European security and conventional arms control
Conventional arms control is critical to security in Europe, from the Atlantic to the Urals. Conceived during the Cold War, the system is now being criticised for its lack of ability to change with the times, despite having proved its effectiveness in the past. Widespread renewal of conventional weapons and the conflict in Georgia in August 2008 serve to remind us of its continuing pertinence. The author sees modernisation of the system as essential.
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La France accueille, du 26 au 30 avril 2010, les représentants des 56 États membres de l’OSCE pour leur présenter une installation militaire, une base aérienne, ainsi que les matériels conventionnels récemment entrés en service. Programmé au titre du Document de Vienne, cet événement sera une manifestation concrète des obligations de maîtrise des armements incombant à un État partie aux traités en vigueur. Sur un continent européen à présent apaisé, ces mesures peuvent paraître anachroniques. Nos peuples ne partagent-ils pas en effet les mêmes aspirations, ne recherchent-ils pas d’abord davantage de libertés politiques et économiques ? N’avons-nous pas depuis déjà longtemps pris le soin de gérer ensemble nos problèmes de sécurité ? Avons-nous encore besoin pour la sécurité en Europe de maîtrise des armements conventionnels ?
La maîtrise des armements (arms control) vise en fait à l’instauration, puis au maintien d’un équilibre militaire entre États d’une même zone géographique. Elle se distingue du désarmement. Alors que le second s’attache à éliminer et interdire physiquement certaines armes, la première s’attache à limiter les armements, leur quantité, leur létalité, voire leur déploiement. Elle est généralement mise en œuvre par étapes successives, les États consentant à réduire le nombre d’armes déployées sur leur territoire, puis à en accepter le contrôle par d’autres États. Ce système repose sur le triptyque « limitation, transparence, vérification » et fonctionne sur une base de réciprocité des engagements des États qui y participent.
Un outil de sécurité collective hérité de la guerre froide
Comme le rappelle le Conseil de sécurité de l’ONU dans sa déclaration sur le maintien de la paix et de la sécurité internationale du 19 novembre 2008, la maîtrise des armements procède de la sécurité collective : « Maintien de la paix et de la sécurité internationale : renforcer la sécurité collective grâce à la réglementation et à la réduction générales des armements » (déclaration du président du Conseil de sécurité des Nations unies, New York, 19 novembre 2008).
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