Philippe Lacroix, qui est un des animateurs du CODENE ⁽²⁾, a voulu répondre aux interrogations que se pose l’opinion sur les problèmes de guerre et de paix, et « relever les simplifications et les affirmations péremptoires » diffusées par les médias. Pour ce faire, il pose quatorze questions relatives au rapport des forces et aux négociations Est-Ouest, aux doctrines stratégiques, aux risques et aux effets d’une guerre nucléaire, et aux mouvements de la paix en Europe. Les réponses sont demandées à un « collectif d’experts renommés », parmi lesquels trois universitaires spécialisés, un amiral contestataire, trois membres du CODENE dont un Jésuite, deux scientifiques antinucléaires et un polémologue suédois.

Le résultat produit un ensemble d’analyses intéressantes, mais aussi d’affirmations simplificatrices. Excellentes sont les contributions de Jean Klein sur les négociations de désarmement, et de Philippe Lacroix sur le « national-neutralisme » allemand, et sur les stratégies « alternatives ». Ce dernier marque bien les insuffisances des « techno-commandos » d’Afehldt (inspirés de « la non-bataille » de Brossolet), et de la désobéissance civile de Galtung, conceptions alternatives qui mériteraient une étude particulière, car elles ne sont guère connues en France en dehors des milieux pacifistes ou non-violents.

La plupart des auteurs, cependant, n’évitent pas la simplification idéologique qu’ils reprochent à d’autres. Voici en effet, grossièrement résumée, la thèse générale qui se dégage de leurs analyses :