Avril 1984 - n° 442

L'auteur nous apporte ici des réflexions sur un emploi des forces armées pour prévenir les crises d'abord, mais aussi participer à la conduite et au règlement de ces crises, c'est une étude de l'utilisation de la force pour éviter ou limiter la violence.

  p. 23-33

L’usage le plus courant du mot crise est de désigner par ce terme un état permanent de dépression économique que nous connaissons depuis le choc pétrolier de 1973. C’est en fait une erreur qui masque la nature réelle de ce que l’on doit appeler crise, et peut aller jusqu’à empêcher de prendre les mesures permettant de la prévoir et de se doter des organismes qui doivent agir quand elle se produit.

  p. 9-21

En mars 1983, Jacques Vernant intitulait son article mensuel : « Qui a peur des mauvais Allemands ? ». L'auteur, journaliste allemand vivant depuis longtemps en France, nous donne ici un témoignage particulièrement intéressant qui devrait nous rassurer, si nous en avions besoin. En fait, le problème n'est pas la réunification des deux Allemagnes sur le pacifisme. Comme le dit l'auteur, le peuple allemand est surtout « fatigué ». La meilleure démonstration en est, pour lui comme pour nous, la baisse de la natalité qui prend outre-Rhin des propositions catastrophiques.

  p. 35-44

Nous avons tendance à oublier la péninsule indochinoise dont la situation est à la fois compliquée et dangereuse. Pour y voir clair, il faut comprendre non seulement sa situation intérieure mais les influences qui s'y exercent, mettant souvent aux prises les alliés d'hier et peut-être ceux de demain.

  p. 81-95

L'auteur reprend ici l'histoire fort embrouillée des diverses négociations qui ont eu lieu à Genève à propos des euromissiles. Cet article a été écrit avant la mort d'Andropov (Président du Præsidium du Soviet suprême de l'URSS) mais, ses conclusions restent valables.

  p. 0-0

La Méditerranée est un sujet qui est familier à la plupart de nos lecteurs. La France a cet extraordinaire privilège, avec les contraintes correspondantes, d'avoir trois façades, l'une continentale, les deux autres maritimes, le Ponant et le Levant, comme l'on disait autrefois. Mais de nouveaux problèmes se posent dans cette mer chargée d'histoire, du fait des nombreuses interactions des puissances, qu'elles soient riveraines ou non.

  p. 63-80
  p. 103-111

Philippe Lacroix, qui est un des animateurs du CODENE (2), a voulu répondre aux interrogations que se pose l’opinion sur les problèmes de guerre et de paix, et « relever les simplifications et les affirmations péremptoires » diffusées par les médias. Pour ce faire, il pose quatorze questions relatives au rapport des forces et aux négociations Est-Ouest, aux doctrines stratégiques, aux risques et aux effets d’une guerre nucléaire, et aux mouvements de la paix en Europe. Les réponses sont demandées à un « collectif d’experts renommés », parmi lesquels trois universitaires spécialisés, un amiral contestataire, trois membres du CODENE dont un Jésuite, deux scientifiques antinucléaires et un polémologue suédois. Lire les premières lignes

  p. 97-101
  p. 113-120

La préparation psychologique aux missions militaires permet d'optimiser la sélection-orientation des personnels, de faciliter l'instruction et l'entraînement, de contrôler les réactions émotionnelles mais aussi d'aider l'adaptation aux groupes et à l'institution.

  p. 121-137

Chroniques

L’impuissance dans laquelle s’est trouvée la Force multinationale d’accomplir sa tâche au Liban (et le recours à l’ONU suggéré par la France) soulève, une nouvelle fois, la question du choix des instruments pour le contrôle d’une crise. Certes le rôle de la FMI (Force multinationale d’interposition) à Beyrouth n’a jamais été très explicité. Pour le président Mitterrand il s’agissait de « contribuer au retour de la sécurité et au respect du droit des gens ». Lire les premières lignes

  p. 139-142

• Le n° 21 de Stratégique (premier semestre 1984), revue publiée par la Fondation pour les études de défense nationale, contient une série d’articles tous forts intéressants sur « la grande muette et le petit écran » (par Bernard Paqueteau), « La protection civile dans divers États européens » (par Michel Garder), la 2e partie des « réflexions sur les systèmes à l’ère de l’électro-informatique » (par Jean-Baptiste Margeride). Il nous a paru particulièrement intéressant de signaler le 1er d’entre eux qui est une traduction de 70 pages faite par le général Laurent, ancien attaché des Forces armées à Moscou, d’un ouvrage du Maréchal de l’Union soviétique Ogarkov intitulé Toujours prêt à défendre la Patrie et datant de 1982. Lire les premières lignes

  p. 143-146

La nouvelle offensive iranienne contre l’Irak, la 3après les échecs de ces deux dernières années, suscite l’intérêt, non pas en elle-même, mais par les éventuelles conséquences qu’elle pourrait avoir sur l’approvisionnement pétrolier de l’Occident. Il paraît de plus en plus évident qu’en se fixant des objectifs idéologiques, l’ayatollah Khomeiny s’est ôté toute possibilité de mettre fin à cette guerre autrement que par la victoire quel que puisse en être le prix. Lire les premières lignes

  p. 147-150

Située à 65 kilomètres au sud de la Turquie et à une centaine du Moyen-Orient, Chypre occupe une situation géostratégique privilégiée qui a souvent excité les convoitises des pays dominants en Méditerranée. 658 000 habitants peuplent l’île dont 150 000 Turcs (22 % de la population) qui occupent, depuis 1974, 40 % du territoire. Lire la suite

  p. 151-152

Depuis le 8 juillet 1983, date de promulgation de la loi n° 83-605 modifiant le Code du service national, les armées disposent de trois catégories de militaires du rang (MDR) : Lire les premières lignes

  p. 153-157

Au cours des mois écoulés, le général Imbot, Chef d’état-major de l’Armée de terre, s’est rendu dans toutes les régions militaires et outre-mer afin d’informer l’ensemble des chefs de corps des grands problèmes de l’Armée de terre et plus particulièrement de ceux relatifs à la réorganisation. Cette information s’inscrit dans le droit fil de celle qui a récemment été donnée par la voie du commandement et par le truchement des publications militaires. Lire les premières lignes

  p. 158-162

Les 2 grands conflits mondiaux du siècle ont vu l’usage sur mer des armes redoutables que constituent les mines. Lire les premières lignes

  p. 163-166

En 1982, l’Espagne décide brusquement d’adhérer à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (Otan). Sitôt prise à la satisfaction générale des nouveaux partenaires, cette décision est remise en cause par le nouveau gouvernement socialiste et par une importante fraction de l’opinion ibérique. Pourtant, du seul point de vue aéronautique, il serait regrettable que l’Alliance ait un jour à se priver des atouts stratégiques, industriels et militaires que lui offre une Espagne, certes encore en retrait économiquement et militairement, mais surtout bien engagée depuis deux décennies dans une dynamique irréversible et fructueuse de progrès. Lire les premières lignes

  p. 167-170

Les troubles, survenus en Casamance (région du Sud du Sénégal) en décembre 1983, ne sont pas une conséquence de l’installation du pluripartisme au Sénégal ; ils ne semblent pas non plus destinés à déstabiliser le gouvernement de Dakar. On considère, en général, qu’ils sont causés par une réaction de l’ethnie Diola à la pénétration, lente mais constante, de populations Ouolofs ou Toucouleurs dans un territoire qu’elle estime lui appartenir. Des familles de ces peuples, chassées de leurs terres traditionnelles par la sécheresse, y détruisent la forêt pour cultiver l’arachide, provoquant ainsi, selon les autochtones, un changement des conditions climatiques. On leur reproche aussi de vouloir imposer leur religion et leurs coutumes, bref de chercher à « sénégaliser » une région en majorité animo-chrétienne, région qui ne fut rattachée au Sénégal que par la volonté de 2 puissances coloniales : la France et le Portugal, en 1866, se souciaient fort peu d’obtenir le consentement de la population à un transfert de souveraineté. Lire les premières lignes

  p. 171-177

• La détention du commandement nucléaire ne peut pas être partagée. Elle ne peut pas être partagée par rapport aux institutions françaises. Elle ne peut pas être partagée simplement parce que la nature de cette arme, pour l’instant, l’interdit. Même en France la dissuasion ne peut exister que si elle est décidée par un seul homme et vite, autrement elle n’a pas beaucoup de signification. Lire la suite

  p. 178-179

Bibliographie

Henri Ménudier : Les élections allemandes 1969-1982  ; Centre d’information et de recherche sur l’Allemagne contemporaine, 1982 ; 416 pages - Michel Fromont

L’année 1969 marque le début de la coalition sociale-libérale à Bonn ; 1982 en est la fin. Les élections qui ont eu lieu au cours de ces 13 années font l’objet d’un livre fortement documenté et nourri d’observations perspicaces. Lire la suite

  p. 180-181

Cet important ouvrage est d’autant plus intéressant qu’il n’existait pas de livre sur l’ensemble du sujet. L’auteur indique qu’il a dû compléter les renseignements tirés d’une bibliographie assez peu fournie, par des informations recueillies auprès des inspections générales, qui (sauf une semble-t-il) se sont révélées coopérantes. Lire la suite

  p. 181-182

Contre-amiral Romé : Les oubliés du bout du monde, Journal d’un marin d’Indochine de 1939 à 1946  ; Éditions Maritimes et d’Outre-mer, 1983 ; 275 pages - Michel Dautry

Le titre est beau ; il est vrai aussi : les familles, les amis de métropole pensaient aux gens d’Indochine mais ils ignoraient tout de leur situation. L’amiral Romé parle de télégrammes de 10 mots tous les 2 mois ; pour les civils, dont les familles proches étaient généralement sur place, ils n’étaient que de 6 mots tous les 6 mois. Dans ces conditions, l’ignorance est excusable. Lire la suite

  p. 182-184

Revue Défense Nationale - Avril 1984 - n° 442

Revue Défense Nationale - Avril 1984 - n° 442

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Avril 1984 - n° 442

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