Attaques de guérilleros, répression des forces de l’ordre, enlèvements de personnalités, dépôts de bombes… les journalistes n’ont que l’embarras du choix pour capter l’attention de leurs lecteurs ou auditeurs sur les heurs et malheurs de l’Amérique centrale. Depuis quelques décennies, en effet, les pays de l’isthme voient se dérouler sur leurs territoires des crises, des révoltes, des conflits se soldant par des milliers de victimes, la plupart du temps innocentes. Il est vrai que cette région, lieu traditionnel de disputes, présente aussi le désagrément d’être une des aires d’affrontement privilégiées entre les deux supergrands. Pourtant aux yeux de l’observateur attentif, il apparaît que ce théâtre d’opérations vit une pause, en attente de décisions, d’actions, de réactions.

Un tour d’horizon des sept pays centre-américains ⁽¹⁾ devrait nous permettre d’apprécier ce calme relatif. Panorama qui serait incomplet si l’on ne passait en revue les intérêts des puissances extérieures sans lesquels la vérité sur cette partie troublée du monde aurait beaucoup de mal à être cernée.

Les sept pays

Le minuscule Belize, ancienne colonie britannique, a accédé à l’indépendance le 21 septembre 1981. Il n’a cessé pendant de nombreuses années d’être revendiqué par le Guatemala qui détournait son opinion publique des difficultés intérieures en réclamant ce « morceau de la patrie ». Cet État, membre du Commonwealth, est assisté, en vertu d’un accord de défense, par une force britannique de 1 800 hommes maintenue pour une « période appropriée ». Celle-ci dissuade ses voisins de s’emparer d’une portion du territoire et les castristes de tenter l’aventure en créant un foyer (foco) révolutionnaire.