Moderniser nos armées, accroître leur efficacité et approfondir leurs liens avec la nation, telle a été l’ambition de la politique de défense adoptée en 1981. Pour y parvenir, ses principaux objectifs ont été les suivants : moderniser nos forces nucléaires, garantes de l’indépendance et de la crédibilité internationale de la France ; moderniser nos forces conventionnelles et leurs soutiens, en particulier notre armée de terre ; améliorer le contenu du service national et poursuivre la revalorisation de la condition militaire ; poser les fondements d’une politique spatiale militaire qui nous faisait cruellement défaut.

Si cette action n’a pas toujours été parfaitement comprise à ses débuts, elle l’est maintenant beaucoup mieux. L’adhésion serait même totale aujourd’hui si l’on voulait bien reconnaître que les crédits nécessaires ont effectivement été dégagés pour la mener. Car c’est le dernier grief sérieux qui est encore formulé à rencontre de la politique de défense conduite par le gouvernement : les livres blancs publiés sur la défense cet été traitent essentiellement de ce thème. Le débat politique sur notre défense s’est ainsi récemment réduit à un débat budgétaire.

À partir d’une analyse de l’évolution des ressources financières consacrées à la défense de la France et de leur utilisation, cet article vise à mettre en évidence les priorités de l’action gouvernementale et à montrer comment les moyens financiers nécessaires à la réalisation des objectifs fixés ont été dégagés.