La dimension humaine de l'Armée de l'air
« La force d’une cité ne se mesure pas à l’épaisseur de ses murailles, mais à la volonté de ses citoyens. » Qui ne connaît cette citation de Thucydide ? Elle est aujourd’hui tellement utilisée qu’elle en devient banale, car le monde moderne semble avoir redécouvert ce qui, de tout temps, a fait la force des armées : le ressort humain. Dans toute l’histoire de l’humanité, les exemples fourmillent d’occasions où l’homme a dominé la matière. Que ce soit dans un but guerrier ou pacifique, la possession des meilleurs équipements n’a jamais garanti la victoire ou le succès, alors que rares sont les entreprises d’hommes motivés, entraînés et bien organisés qui aient échoué.
Aujourd’hui, alors que s’est estompée la menace d’un affrontement apocalyptique, de nouveaux dangers apparaissent qui laissent penser que l’ère de la paix universelle n’est pas encore venue. Les sociétés continueront à avoir besoin d’armées pour se protéger, donc d’hommes et de femmes qui assumeront cette mission. C’est d’eux que je souhaiterais parler ici, des rapports que le pays a eus avec eux au fil des temps, de leur éthique, de leur condition, avant de m’attacher plus spécialement à ceux qui servent dans l’armée de l’air. La problématique du personnel militaire doit être abordée par les relations entre le pays et l’armée qui le défend. Au fil des siècles et des millénaires, celles-ci ont évolué de manière cyclique entre l’intégration parfaite et le rejet absolu, pour aboutir au consensus que nous connaissons aujourd’hui.
Il serait trop long ici de remonter le temps jusqu’aux premiers combats connus et jusqu’à l’invention des premières armes. Je me limiterai donc aux deux derniers siècles, avec d’autant plus de facilité que la révolution de 1789 a marqué, dans le domaine militaire comme dans bien d’autres, une rupture.
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