Le réveil économique de l'Amérique latine
En guise d’introduction, il convient de procéder à un exercice de géopolitique par quelques brefs rappels de nature géographique, économique et historique. L’Amérique latine est loin et vaste. Mexico est à douze heures de Paris en vol direct c’est-à-dire aussi loin que Tokyo. Mexico-Caracas en passant par Miami équivaut à Paris-Le Caire en passant par Moscou. À cela rien d’étonnant puisque la mer des Caraïbes est aussi étendue que notre Méditerranée de Gibraltar à Beyrouth.
L’Amérique latine est aussi plurale et diverse. On peut en distinguer cinq plus une : le Mexique, cône Sud de l’Amérique du Nord ; l’Amérique centrale ou les pays de l’isthme dont Panama, y compris le Belize c’est-à-dire l’ex-Honduras britannique ; l’Amérique andine et les Guyanes, dont la nôtre ; le Brésil, véritable mer continentale, dont le poids spécifique est de 40 % de l’ensemble et qui est contigu à tous les pays de l’Amérique du Sud à l’exception du Chili et de l’Équateur ; les pays du cône Sud : la vaste Argentine dont la superficie est plus grande que celle de l’Europe des Six ! L’Uruguay, dont la superficie est égale au tiers de celle de la France, et le Paraguay à deux fois celle de l’Uruguay ; enfin la Caraïbe qui n’est pas seulement latine par son chapelet d’îlots anglo-saxons et comprend quinze pays souverains. Tout cela donne les vingt Amériques latines de Marcel Niedergang, les trente-cinq pays qui correspondent dans la terminologie des institutions de Bretton Woods à l’hémisphère Ouest, et pour Alain Rouquié à l’Extrême-Occident.
Le poids économique de cet ensemble est tout relatif. En effet, si l’on se penche sur le partage de la production mondiale, celle-ci se répartit entre les pays industrialisés pour 54,4 %, ceux en transition pour 12,2 % et ceux en développement pour 34,4 %. La part de l’hémisphère Ouest serait de 23,9 % du produit intérieur brut des pays en développement et de 8,2 % de celui de l’ensemble de la planète. Cet hémisphère représente 16,5 % des exportations des pays en développement et 3,4 % du total mondial.
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