Politique et diplomatie - Mexique : du rêve à la réalité
Dans ces colonnes, en juillet 1993, était publiée, sous la même signature, une brève étude intitulée « Le nouveau rêve mexicain ». Elle dépeignait la situation d’un pays émergent que des statistiques favorables créditaient du treizième rang dans l’économie mondiale. Fort de ses 90 millions d’habitants, de ses industries naissantes, de son pétrole et surtout de sa proximité avec les États-Unis, il s’apprêtait à entrer dans l’Association de libre-échange nord-américaine (Alena). Trois ans plus tard, qu’est-il advenu de ce beau rêve d’abondance et de paix sociale ?
Force est de constater qu’en 1995, une fois de plus, une profonde crise financière a ébranlé le Mexique, secouant un moment le dollar et allant jusqu’à menacer les fondements du système monétaire international. Loin d’apporter un correctif immédiat, le rapprochement entre Nord et Sud a aggravé une situation fâcheuse. L’économie est alors entrée dans un marasme dont elle n’arrive pas encore à sortir. Parallèlement, éclatait un soulèvement armé, qui devait être durement réprimé ; il a laissé des séquelles. De leur côté, les dirigeants politiques, dont certains ont été discrédités notamment à la suite d’événements tragiques, n’ont cessé de perdre du terrain dans la confiance de la nation. Le rêve a donc failli tourner au cauchemar.
Décidément, il est bien aventuré, même pour un pays de cette taille doté d’honorables atouts, de vouloir à la fois lancer dans l’économie une révolution libérale précipitée, conserver des habitudes de gestion politique dépassées et dont beaucoup sont critiquables, rassurer les légions de pauvres et d’exclus, sans pouvoir en même temps empêcher des capitaux erratiques de fuir à la première alerte.
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