Palestine : élections et perspectives
Le 27 décembre 1995, l’armée israélienne se retirait d’une septième ville de Cisjordanie, Ramallah, capitale économique située à dix kilomètres au nord de Jérusalem, achevant ainsi une phase clé de la mise en œuvre de l’accord de principe signé à Washington en septembre 1993 par MM. Arafat et Rabin en présence du président américain Bill Clinton. Par ailleurs, le ministre israélien de la Justice annonçait le même jour que mille détenus palestiniens seraient libérés conformément aux accords conclus avec l’OLP. Cette « précision » dont faisait preuve Israël dans l’application de l’accord d’extension de l’autonomie à la Cisjordanie allait donner la plus grande satisfaction à M. Yasser Arafat. Dorénavant, il pouvait à juste titre se vanter de pouvoir, grâce à un processus de paix, long et aussi contesté, permettre au peuple palestinien de disposer d’une terre sur laquelle des « élections » pourraient être organisées (1). Le taux élevé de Palestiniens inscrits sur les listes électorales témoignait de l’importance accordée par les habitants des territoires autonomes à un tel événement, tandis que la présence de nombreux observateurs étrangers venus d’un peu partout dans le monde allait l’amplifier. C’était la première fois qu’autant d’experts se déplaçaient pour observer des élections, non pas dans un État indépendant, mais dans des « territoires autonomes » (2).
Il est vrai que la tenue de ces élections, le 20 janvier 1996, représentait, au moins pour les Palestiniens jusqu’alors sous occupation, un événement majeur. Il n’en reste pas moins que celles-ci, faut-il le rappeler ? n’étaient pas un objectif en soi. Elles représentaient surtout une étape supplémentaire permettant de passer à une phase définitive que l’on a essayé, à tort ou à raison, de pousser le plus loin possible puisqu’elle allait mettre en plein jour la contradiction flagrante entre la thèse palestinienne et celle de l’État d’Israël.
Partant, il serait utile de tracer dans un premier temps l’origine de l’idée de la tenue des élections en Palestine, ou au moins dans une partie de ses territoires ; ensuite de faire la lumière sur les élections du 20 janvier et les perspectives quant à l’avenir du processus.
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