Politique et diplomatie - Les États-Unis et l'Europe
Les 8 et 9 juillet 1997, se tiendra à Madrid un sommet de l’Alliance atlantique. Cette rencontre est présentée comme une étape décisive dans l’établissement de la nouvelle organisation européenne de sécurité : en principe, élargissement de l’Alliance à au moins trois États d’Europe centrale (Pologne, Hongrie, République tchèque) et consécration d’un lien spécial entre l’Otan et la Russie. Même si ces deux perspectives se concrétisent, les interrogations restent multiples : quel sort est réservé aux autres États de la région (Slovaquie, Roumanie, Bulgarie…) ? Que signifie désormais la garantie américaine à l’égard de l’Europe ? Quelles articulations entre l’élargissement de l’Alliance et celui de l’Union européenne ? Quelle place à long terme pour la Russie ?
Au-delà de ces péripéties, une grande question surgit : quel est l’avenir des relations euro-américaines ? Sont-elles vraiment appelées à se maintenir à peu près identiques à ce qu’elles étaient du temps
de l’antagonisme Est-Ouest ?
Le replâtrage de l’Alliance atlantique
Le choix fait jusqu’à présent et que confirmera le sommet de Madrid est celui du replâtrage. Le cadre atlantique est préservé avec quelques aménagements et infléchissements. Le dispositif militaire est assoupli afin de permettre la création d’une autonomie européenne d’action (Groupements de forces interarmées multinationales, GFIM, que pourront utiliser les Européens, sans la participation des États-Unis, un gros point d’interrogation demeurant : quelle marge de liberté ceux-ci sont-ils disposés à laisser ?). L’Alliance s’ouvre aux pays d’Europe centrale et orientale, à la fois pour rassurer l’Allemagne, soucieuse de ne plus être l’État frontière, et élargir l’assise de l’Europe pro-occidentale.
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