La mutation marocaine
L’année 1999 honore le Maroc et rend hommage à son souverain récemment disparu, consacrant ainsi les liens privilégiés que nous entretenons avec le Royaume chérifien depuis presque un siècle. Si le traité de Fès établissant le protectorat français ne fut signé qu’en 1912, les Français sont présents au Maroc dès 1906, date des accords d’Algésiras, jusqu’à l’indépendance proclamée en 1956, cinquante ans qui ne pouvaient que marquer profondément les relations franco-marocaines. Une histoire commune nous unit à ce pays qui s’engagea à nos côtés dans les deux conflits mondiaux et dont la valeur des soldats s’illustra aussi bien à Verdun que plus tard à Cassino et en Alsace. Souvenons-nous que les Alliés débarquèrent à Casablanca le 8 novembre 1942 pour reconquérir l’Afrique occupée par les Allemands, puis l’Europe.
Cette mémoire partagée méritait une reconnaissance officielle. Tout au long de cette année, le « Temps du Maroc » présente aux Français, grâce à deux cents manifestations, la diversité, la richesse et la modernité de la culture marocaine, dans ses différentes formes d’expression, dont une importante création littéraire avec une moyenne de trois cent cinquante titres publiés annuellement. Le « Temps du Maroc » offre une occasion originale d’enrichir le dialogue entre nos deux peuples.
Au-delà des aspects culturels et artistiques, les moments symboliques furent la présence l’été dernier à Paris du Roi Hassan II, invité d’honneur de la France pour son ultime déplacement officiel, et la participation inédite de quatre compagnies de la Garde royale marocaine au traditionnel défilé militaire du 14 juillet sur les Champs-Élysées, rappelant aux Français le lourd tribut payé par les soldats marocains pour la libération de notre pays.
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