Dans une « société industrielle » perturbée par la crise de l'énergie et des matières premières, la dimension économique de la défense ne cesse de prendre de l'importance et peut même devenir critique. Par ce biais, une Nation imprévoyante pourrait, à la limite, être mise à genoux sans avoir combattu. C'est pourquoi il appartient au Secrétariat général de la défense nationale (SGDN), entre autres responsabilités, d'apprécier, en coordination avec les ministères intéressés, les vulnérabilités de notre défense au regard de l'approvisionnement en matières premières et de proposer au Premier ministre les actions à mener pour les réduire. Cet article a pour origine une conférence faite sur ce thème aux auditeurs de la 26e session de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), le 22 avril 1974, par l'auteur, SGDN.
Matières premières et indépendance nationale
« Il n’est pas de situation politique, économique, sociale dans le monde, qui n’intéresse désormais la Défense Nationale d’un grand pays ».
Georges Pompidou, Allocution prononcée à l’IHEDN, le 3-XI-1969
Il peut paraître surprenant que le Secrétaire Général de la Défense Nationale aborde un sujet « économique ». Ne s’agit-il pas d’une incursion intempestive dans un domaine traditionnellement réservé à des spécialistes autres que militaires ? Pourtant, cette démarche apparaîtra sans doute plus naturelle si l’on veut bien se rappeler qu’en inaugurant les travaux de l’actuelle session de l’Institut des Hautes Études de Défense Nationale, le Premier Ministre avait insisté sur le fait que, en dehors de ses formes traditionnelles, militaire et diplomatique, la Défense Nationale, prise dans son acception globale, revêt une dimension économique de plus en plus marquée.
Aussi loin que l’on remonte dans l’histoire, les problèmes de défense, au sens militaire du terme, ont toujours été étroitement liés à des problèmes économiques.
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