Il convient de relativiser la menace militaire de la Chine et le poids global de son influence financière et commerciale. Le surgissement du colosse chinois dans un monde encore calibré par les critères occidentaux renvoie au mode de fonctionnement de la planète. Seule une remise à plat des problèmes d’ordre global mis à jour par le réveil de la Chine serait de nature à éviter l’aggravation des conflits d’intérêts qui tentent à s’exacerber.
Errements de la « sino-mania » : mythes, réalités et vraies menaces
The flaws in 'Sino-mania'; myths, realities and real threats
Both China’s military threat and the global weight of its financial and commercial influence need to be put into perspective. The burgeoning of the Chinese colossus in a world still measured in Western terms has planetary implications. Only a reassessment of the global problems which have been affected by China’s awakening can help avoid intensifying conflicts of interest.
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Sans nier l’impact de la croissance chinoise sur les fragiles équilibres mondiaux, on peut tenter de corriger les appréciations dithyrambiques qui donnent une image excessive et boursouflée de la « puissance chinoise » et de son influence dans le monde. Il est aussi nécessaire de remettre en perspective les considérations sur la menace qu’elle représente.
Celle-ci est probablement plus liée aux modes d’actions obliques et à long terme qui visent à renforcer la croissance et le retour de puissance, par l’accès aux ressources, aux marchés et aux technologies. Le nouvel ascendant de la Chine sur le monde tient en effet surtout aux capacités d’action concertée et cohérente d’un système politique centralisé presque uniquement préoccupé des performances de la croissance, principal sinon unique facteur de légitimité du Parti communiste chinois.
Enfin, s’il importe de se préoccuper de l’impact de la Chine sur les ressources, notamment énergétiques, il serait cependant malvenu, et peut-être dangereux, de diaboliser ce cinquième de l’humanité, engagé dans un processus de rattrapage de puissance, au moyen d’un mode de développement gaspilleur et cupide, rigoureusement calqué sur le nôtre.
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