Le pluriel usité dans ce titre surprendra peut-être. Jusqu’ici, en effet, on ne nous avait jamais parlé que de la stratégie, en donnant à ce substantif un sens uniquement militaire.
S’agirait-il donc des stratégies pratiquées par une même nation à différentes époques ? Nullement.
S’agirait-il encore des stratégies pratiquées par des nations différentes à une même époque ? Pas davantage.
Il s’agit des stratégies d’une seule et même nation à un instant déterminé. Alors, on comprend encore moins ce pluriel. Il se légitime pourtant aisément.

En temps de guerre, il y a lutte partout. Lutte politique constante sur les théâtres diplomatiques. Lutte militaire sur terre, sur mer et dans les airs. Lutte financière et lutte économique également. Lutte coloniale par surcroît. Lutte morale encore, qui soutient tout le reste, etc… Et nous en passons.

Pas de compartimentage entre ces aspects variés d’un conflit. Il n’y a pas, cloisonnées et isolées, une guerre diplomatique, une guerre terrestre, une guerre financière, une guerre aérienne, une guerre navale. Il y a la guerre tout court, et chacune des hostilités précédentes n’en est qu’une forme, qu’une manifestation dans un milieu déterminé. Tel est le principe de l’unité de la guerre.