À l’extérieur du territoire national, partout dans le monde, chaque fois que la situation l’exige, la défense de notre pays et de ses intérêts stratégiques par la force et l’usage raisonné de nos armes, constitue et continuera de constituer le cœur de la mission des forces armées. Mais, face aux dangers de plus en plus complexes que la France doit se préparer à affronter, fussent-ils d’origine terroriste, industrielle ou naturelle, nos concitoyens ne comprendraient pas que nos forces, au profit desquelles ils consentent des efforts financiers substantiels, d’autant plus difficiles en période de crise, ne soient pas mobilisables et mobilisées à leur profit sur le territoire national.

En effet, la persistance du danger terroriste à un niveau élevé, l’ampleur des catastrophes naturelles qu’illustrent particulièrement le tremblement de terre à Haïti, le tsunami au Japon ou, dans une moindre mesure, les inondations dans le Var, tout comme la catastrophe industrielle emblématique de la centrale nucléaire de Fukushima confirment l’impérieuse nécessité de doter la France de capacités en cohérence avec la volonté affirmée par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de donner une dimension nouvelle à la protection de la population et du territoire dans le cadre du concept de sécurité nationale.

Par l’ampleur des moyens spécialisés dont elles sont seules à disposer et la disponibilité permanente de leur personnel, les forces armées ont vocation, au-delà de leur mission pérenne de défense de la France et de ses intérêts partout dans le monde où se joue sa sécurité, à accroître leur contribution tant dans la mission permanente de protection de la population et du territoire qu’au regard de l’objectif de résilience globale de la nation.