Diplomatique - M. Syngman Rhee tente de torpiller l'armistice - Mission Robertson à Séoul - Demi-retraite de M. W. Churchill et ajournement des Bermudes - Conférence des Trois à Washington : politique soviétique ; unité allemande ; Indochine
Le 8 juin 1953, à Pan Mun Jom, les négociateurs alliés et sino-coréens ont signé un accord sur les conditions dans lesquelles s’effectuerait le rapatriement ou la libération des prisonniers de guerre. Cet accord ne laissait plus subsister d’obstacles à la conclusion de l’armistice. L’action patiente et tenace des négociateurs alliés fut toutefois remise en question par une décision unilatérale du président Syngman Rhee. Dans la nuit du 17 au 18 juin, celui-ci a en effet donné à ses troupes l’ordre de libérer les prisonniers nord-coréens qui avaient fait connaître leur opposition au rapatriement. 25 000 d’entre eux ont ainsi disparu « dans la nature ». Les termes de l’accord signé dix jours auparavant sont désormais pour eux lettre morte.
Cet événement a placé le Gouvernement américain dans une situation difficile. Il lui a fallu, en effet, compte tenu de la nouvelle situation, tenter de sauvegarder les chances d’un règlement pacifique en Corée, et rassurer les Nations unies, qui portent la responsabilité morale de la conduite de la guerre, tout en ménageant l’allié sud-coréen. Celui-ci, au cours des semaines qui suivirent, s’est avéré difficile à manœuvrer. M. Syngman Rhee, qui a revendiqué hautement la responsabilité d’avoir organisé l’évasion des prisonniers nord-coréens, a clairement indiqué que son gouvernement ne pouvait accepter les conditions qui avaient été élaborées à Pan Mun Jom.
Mission Robertson à Séoul
Le 25 juin, M. Walter Robertson, adjoint au Secrétariat d’État aux États-Unis, atterrissait à Séoul. Il devait y demeurer jusqu’au 11 juillet. Après de multiples entretiens avec le Président de la République de Corée, M. Robertson a obtenu qu’il renonce à un sabotage systématique de l’armistice. Le communiqué publié le 13 juillet prévoit, en contrepartie de cette passivité, la conclusion d’un pacte de défense mutuelle entre les États-Unis et la République de Corée, ainsi que la continuation de la collaboration des deux pays dans les domaines politique, économique et militaire. Les États-Unis et la République de Corée affirment leur détermination de réaliser dans le délai le plus court possible, la liberté, l’indépendance et l’unification de la Corée. Cet accord a opportunément dissipé les inquiétudes qu’avaient notamment exprimées MM. Winston Churchill, Lester Pearson et M. Nehru devant la sécession de M. Syngman Rhee. Quant aux Sino-Coréens, le général Clark leur a demandé, le 29 juin, de poursuivre les négociations, qui n’avaient pas été reprises depuis l’évasion massive du 8 juin. Le 8 juillet, Pyongyang et Pékin acceptaient de reprendre le contact, tout en demandant que soient prises des mesures efficaces pour faire respecter les accords d’armistice par le gouvernement de la Corée du Sud.
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