Le 7 mai 1954, après un siège de 57 jours, la place forte de Diên Biên Phu tombait malgré une résistance acharnée des forces françaises aidées de nombreux supplétifs vietnamiens. Le traumatisme fut réel dans l’opinion publique qui découvrait, pour certains, qu’une guerre lointaine se déroulait depuis le 19 décembre 1946 en Indochine. Une guerre de professionnels, de volontaires, de légionnaires y compris parmi eux des vaincus du III^e Reich et des Républicains espagnols ayant fui l’Espagne franquiste. Une guerre oubliée, cachée, voire sabotée discrètement sur les quais de Marseille où le matériel militaire était sciemment endommagé par des dockers favorables à l’URSS et à la Chine de Mao.

La chute de Diên Biên Phu accéléra les négociations menées à Genève avec du côté français, Pierre Mendès France (président du Conseil) et du côté vietnamien, une délégation du Viêt Minh. La Chine y est représentée par Zhou Enlai (1898-1976) ⁽¹⁾, Premier ministre de la République populaire depuis 1949 après la victoire sur les Nationalistes de Chiang Kaï-shek. La signature des accords eut lieu les 20 et 21 juillet 1949, se traduisant par la partition du Vietnam, avec le Sud allant bénéficier de l’appui américain, les indépendances du Laos et du Cambodge, et surtout par le retrait rapide et complet de la France de ces territoires ayant formé l’Indochine.

Les conséquences furent nombreuses et ont fortement influencé la politique française. Tout d’abord, Pierre Mendès France prend conscience du besoin d’entamer le processus de décolonisation qui va fonctionner avec la Tunisie, puis le Maroc, mais qui va se fracasser en Algérie. Il n’en demeure pas moins que le retrait d’Indochine était inéluctable et que le sacrifice des soldats français ne permettait pas de maintenir la présence du drapeau tricolore dans la région.

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