Image générée à l'aide de l'IA (ChatGPT)
Le général Hervé Rameau apporte quelques éléments de réflexion sur l'intelligence artificielle appliquée à l'éthique de la guerre. Si l'arrivée quasi soudaine de ces technologie dans les habitudes du grand public provoque certaines interrogations légitimes, il faut rester raisonnable quant à son utilisation et notamment dans ses applications militaires : le temps où un robot dont l'intelligence artificielle dépassera le commandement humain est encore loin d'être arrivé et il est sain que les forces armées prennent en compte l'utilisation de l'IA dans leurs nouvelles doctrines au temps de la numérisation du champ de bataille.
Reflections on Artificial Intelligence and Ethics in War
General Hervé Rameau provides some food for thought on artificial intelligence applied to the ethics of war. While the almost sudden arrival of this technology in the habits of the general public raises some legitimate questions, we must remain reasonable regarding its use, particularly in its military applications: the time when a robot whose artificial intelligence will surpass human command is still far from having arrived, and it is healthy for the armed forces to consider the use of AI in their new doctrines at a time when the battlefield is digitalized.
L’actualité en ces premiers mois de 2025 fut assez riche en matière d’intelligence artificielle (IA). Le 21 janvier, le président Trump annonçait, au cœur du projet Stargate, un investissement de 500 milliards de dollars dans les infrastructures physiques et virtuelles de l’IA pour les quatre prochaines années. Le chinois Deepseek répliquait quelques jours plus tard en révélant un robot conversationnel dont les performances seraient équivalentes à celles de ChatGPT pour des coûts très inférieurs. Début février, le sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle se tenait à Paris, rassemblant soixante États de la planète auxquels s’ajoutent l’Union européenne (UE) et l’Union africaine (UA). Ces événements ont renforcé la médiatisation et la tenue de débats traitant de divers enjeux autour de cette thématique.
Parmi les sujets abordés figurent l’utilisation de l’IA par les forces armées et les questions éthiques qui en résultent. Ces dernières, essentielles, renvoient à des notions complexes : l’éthique dans la guerre, la prise de décision dans l’incertitude, la responsabilité des chefs devant les conséquences de leurs choix et celle des exécutants devant les conséquences de leurs actes.
Comment l’intelligence artificielle s’inscrit-elle dans ces dimensions philosophiques et humaines de la conduite de la guerre ? Si ce court article n’a pas l’ambition de répondre pleinement à cette interrogation, il propose quelques pistes de réflexion pour mieux en appréhender les contours.
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