© Amazon Prime Video / France Télévisions
[SPOILERS] Dans sa nouvelle chronique Cinéma & séries, Johann Lempereur analyse la tant attendue saison 2 de la série française Cœurs noirs, diffusée le 9 mai sur la plateforme de streaming Prime Video (Amazon). Entre réalisme et fiction, les téléspacteurs ont pu assister à un spectacle efficace et haletant, démontrant que la production française peut aisément concurencer, comme le Bureau des légendes en 2015, les productions américaines du même genre.
Cinema & Series —Dark Hearts, between fiction and realism, an action series showcasing French special forces
[SPOILERS] In his new Cinema & Series column, Johann Lempereur analyzes the long-awaited season 2 of the French series Dark Hearts, broadcast on May 9 on the streaming platform Prime Video (Amazon). Between realism and fiction, viewers were able to witness an effective and breathtaking show, demonstrating that French production can easily compete, like The Bureau in 2015, with American productions of the same genre.
La première saison de Cœurs Noirs (2023) avait été un gros succès commercial lors de sa sortie sur la plateforme de streaming d’Amazon Prime Video ainsi qu’un vent de fraîcheur sur le cinéma français (1) ; les attentes étaient donc grandes pour cette saison 2. Annoncée dès juin 2023, la suite de la série est officiellement sortie le 9 mai dernier sur la plateforme en ligne. Réalisée par Frédéric Jardin (Engrenages), elle se déroule dans la suite directe des événements de la première saison. Mélange de scènes d’action, de suspenses et d’infiltrations, ce cocktail explosif a de quoi tenir le téléspectateur en haleine pendant ses six épisodes.
Le fil rouge de cette seconde saison tourne autour de la libération de Sab (Nina Meurisse), sniper capturée par le terroriste de Daech Zaïd (Moussa Maaski) lors de la saison précédente. Le groupe 45 accueille une nouvelle recrue, Kevlar (Louis Séguier), un médecin spécialiste cynophile accompagné de son chien Tyson (interprété par trois chiens du GIGN : Nitro, Nitrate et Polonium). Si les protagonistes restent les mêmes et poursuivent leurs intrigues, l’arrivée de nouveaux personnages va en revanche apporter des sujets inédits, permettant à la seconde saison de s’inscrire dans la continuité de la précédente tout en se renouvelant.
L’importance du réalisme
Plongés en plein cœur de l’opération Chammal en Irak, les spectateurs peuvent découvrir grâce à la série la réalité de la vie des militaires de la coalition ainsi que celle des civils vivant sous l’autorité de Daech. En effet, la série présente des tranches de vie, que ce soit dans le camp militaire, au quartier général de l’Amniyat ou encore de la vie de Soraya (Déa Liane), une femme vivant sous l’autorité de Daech. La série profite de ce personnage pour aborder le profond le sexisme de la société islamique. En montrant son quotidien anxiogène, la série continue de sensibiliser sur la place des femmes au sein de l’organisation terroriste, comme déjà évoqué dans la première saison. Réduite au rôle de femme de maison contre sa volonté, elle est contrainte de servir à manger à ses frères. En tant que femme, elle n’est que ça, essentialisée à son sexe, alors même qu’elle a suivi une formation de médecine. Son chef ne lui fait d’ailleurs pas confiance dans l’ambulance pour maintenir en vie son otage. Le terroriste Abu Omar el Belgiki (Bilal el Atreby), lui aussi, ne voit en elle que son sexe, en témoigne sa proposition de mariage alors même qu’il est déjà marié (la polygamie étant autorisée par Daech). Ironie du sort, c’est en retournant les coutumes sexistes de Daech que Soraya parvient à aider les Français. La série renouvelle ainsi son message féministe, déjà fort lors de la première saison (2).
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