Dans son traditionnel Parmi les livres, l'ambassadeur Eugène Berg revient sur la rivalité sino-américaine, à l'heure où Donald Trump est de retour à la Maison Blanche. Alors que le président des États-Unis a accru les tarifs douaniers sur les importations chinoises, la stratégie de Xi Jinping vise à renforcer la puissance de son pays sur les plans économique et militaire, tout en cherchant à dominer dans le domaine technologique. Des experts tels que Kevin Rudd et Claude Meyer analysent ces dynamiques complexes, mettant en lumière les ambitions mondiales de la Chine et les réponses envisageables de l'Occident.
China/USA, inevitable confrontation?
Ambassador Eugene Berg revisits the Sino-American rivalry as Donald Trump returns to the White House. While the US president has increased tariffs on Chinese imports, Xi Jinping's strategy aims to strengthen his country's economic and military power while also seeking technological dominance. Experts such as Kevin Rudd and Claude Meyer analyze these complex dynamics, highlighting China's global ambitions and possible Western responses.
On ne savait pas encore, en ces premiers mois après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, quels contours revêtirait sa politique vis-à-vis de la Chine. Pour le moment, il n’a fait qu’augmenter les droits de douane pour ses exportations de 20 % (1), tout en ménageant Xi Jinping, qu’il escompte rencontrer à Moscou le 9 mai, au cas où la paix serait instaurée en Ukraine. Cet arrêt de la guerre lui octroierait, espère-t-il, l’occasion d’essayer de détacher la Russie de la Chine et de convoiter les terres rares et les matériaux critiques de la première, en un deal dont il détiendrait le secret. Une telle perspective permettrait à ses yeux de se tourner vers la Chine en un duel planétaire aux dimensions globales. Cependant, abandonner aussi rapidement l’Ukraine à son sort n’annonce-t-il pas à terme un possible lâchage de Taiwan ?
La Chine à la recherche de la suprématie mondiale
Même si ces fulgurantes évolutions n’ont pu être prises en compte tant dans le solide ouvrage de Kevin Rudd, Chine, États-Unis, cette guerre qu’on peut encore éviter, que dans celui, incisif, de Claude Meyer, La Chine de Xi Jiping. Menace pour la paix et l’ordre mondial. Leurs analyses et arguments sont des outils fort utiles à notre réflexion.
Kevin Rudd, parlant le mandarin, aimant bien la Chine et ses principaux dirigeants, il a été Premier ministre d’Australie, puis ministre des Affaires étrangères avant de redevenir Premier ministre en 2013, peu après l’arrivée de Xi Jinping au pouvoir. Il a été ensuite président-directeur général de l’Asia Society (2) et président de l’Asia Society Policy Institute de Washington, avant de devenir ambassadeur d’Australie à Washington en mars 2023. En fin connaisseur et admirateur des deux pays où il a séjourné, il n’a pas de gêne à démystifier les préjugés, les mythes et les postures que les deux géants adoptent. Néanmoins, il ne s’agit pas seulement d’attitude car il est persuadé, ce qu’il montre dans son livre solidement étayé, qu’un affrontement entre eux est tout à fait possible. Il est envisageable car toutes les politiques menées par Xi Jinping semblent y conduire.
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