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Parmi les livres – Géopolitique et géoéconomie du monde contemporain (T 1735)

Eugène Berg, « Parmi les livres – Géopolitique et géoéconomie du monde contemporain (T 1735)  », RDN, 31 juillet 2025 - 4 pages

Depuis quelques années, après la période de l’unipolarité américaine (1991-2001), nous vivons un interrègne aux contours incertains. Donald Trump, avec sa politique imprévisible, remet en cause des notions comme l'ordre libéral mondial et les alliances. Des ouvrages récents, tels que Géopolitique et géoéconomie du monde contemporain, offrent des instruments de réflexion pour comprendre ce monde complexe. Ils explorent les distinctions entre géographie politique, géopolitique, géoéconomie et géostratégie, et analysent les défis actuels comme les ressources naturelles et les conflits. L'Europe, confrontée à des défis sans précédent, doit trouver sa place dans ce nouvel ordre mondial en constante évolution.

Among the books —Geopolitics and geoeconomics of the contemporary world

For several years now, following the period of American unipolarity (1991-2001), we have been experiencing an interregnum with uncertain contours. Donald Trump, with his unpredictable policies, is challenging notions such as the liberal global order and alliances. Recent works, such as Geopolitics and Geoeconomics of the Contemporary World, offer tools for understanding this complex world. They explore the distinctions between political geography, geopolitics, geoeconomics, and geostrategy, and analyze current challenges such as natural resources and conflicts. Europe, facing unprecedented challenges, must find its place in this new and constantly evolving world order.

Depuis quelques années, après la courte période de l’unipolarité américaine (1991-2001), nous sommes entrés dans un long interrègne, duquel non seulement nous ne sommes toujours pas sortis, mais dont les contours, sont devenus encore plus incertains. Le retour de Donald Trump, par ses voltefaces permanentes, son brouillage continuel de l’espace médiatique et sa « politique du fou » rebattent les cartes, au point que bien des notions sont remises en cause : ordre libéral mondial, alliances, the West versus the Rest (« l’Occident contre le reste de l’Univers »), sans parler de la gouvernance mondiale, foulée aux pieds presque quotidiennement. Pour y voir plus clair, nous ne manquons pas d’instruments d’analyse qui nous aident à mieux comprendre le monde, à défaut de prévoir les chemins qu’il empruntera.

« Tout ce qui est sage a déjà été pensé, il faut essayer seulement de le repenser encore une fois » écrivit Goethe (1749-1832), qui visitait son chêne sur la colline d’Ettersberg, où fut implanté le camp de Buchenwald en 1937. C’est peut-être cette pensée à l’esprit que, sous la direction des professeurs Guibourg Delamotte  et Cédric Tellenne, une trentaine d’auteurs ont revu et augmenté l’ouvrage de base Géopolitique et géoéconomie du monde contemporain, Puissance et conflits. Au-delà de son aspect manuel, avec sa série de chapitres, agrémentés de maints encarts ou tableaux, et finissant chacun par une abondante bibliographie, c’est un très utile instrument de réflexion et un appel à l’action. En plus ramassé, Marc Semo livre La géopolitique, comprendre le monde en 100 questions qui, avec le coup d’œil aigu du journaliste, ajoute le recul de l’historien.

Géographie politique – géopolitique – géoéconomie – géostratégie

Fig1Ces deux ouvrages approfondissent tout d’abord, la distinction entre géographie politique – géopolitique – géoéconomie – géostratégie, ce qui est salutaire tant le terme de géopolitique a eu tendance à s’étendre et englober tout le domaine international ou de la vie politique. La première ne se réfère qu’aux enjeux idéo-logiques visant un territoire donné, alors que la seconde relève des défis purement géographiques, comme l’est aujourd’hui la quête d’accès directs aux minerais critiques ou aux terres rares. Au point que l’on doit se demander si la course aux minerais stratégiques et aux terres rares, dans laquelle l’Union européenne (UE) s’est enfin lancée n’est pas appelée à se substituer (plutôt compléter ou précéder) à la course aux armements. On trouvera dans Géopolitique et géoéconomie du monde contemporain, Puissance et conflits, de copieux articles portant sur les ressources naturelles (agricoles, eau), énergétiques ou minérales. Le lien entre faim, insécurité alimentaire et dérèglement climatique, avec ses conséquences sur les conflits internes et les migrations saute plus que jamais aux yeux, et c’est à l’Europe, plus que tout autre continent au monde d’en subir les effets. Sans rentrer dans le détail, observons ici que la Russie, devenue première exportatrice mondiale de blé depuis 2015, qui a su maintenir ses exportations d’hydrocarbures, et dispose de réserves de matériaux critiques et de terres rares, figure comme une gagnante, ce qui – on le sait – attire l’équipe Trump. Ce n’est pas par hasard que les Magnificant Seven, les sept firmes de la high tech américaine, dont la capitalisation boursière avait atteint 12 trillions de dollars en 2014 (12 % du PIB mondial) ont rejoint la bannière du Make America Great Again (MAGA), ce mouvement qui proclame vouloir « rendre sa grandeur à l’Amérique ».

Fig2Cependant, la géographie politique n’explique ou ne décrit par tout, comme le montre Philippe Boulanger qui dépeint le passage de la géographie militaire – vieille comme l’art de la guerre – à la géostratégie, mot apparu, en 1855, sous la plume du général piémontais Durando. En France, bien plus tard (1955), cette notion a été notamment explicitée par le contre-amiral Célérier dans son « Que Sais-Je ? » éponyme qui n’a pas perdu de son intérêt. On repasse ainsi de la géographie politique purement descriptive, à la géostratégie, ou à la géographie militaire, approche plus savante, plus opérationnelle et plus opératoire. Cette dernière est véritablement une aide à la décision et à son exécution, d’où l’analyse des mutations des espaces de guerre dans la mondialisation que l’on retrouve dans plusieurs entrées. Dans un dense chapitre, Marc Semo se demande quelles sont les règles toujours respectées dans le chaos du monde. La responsabilité de protéger a disparu de l’agenda international ; la réforme de l’ONU… en cours depuis des décennies ; les droits de l’homme ne sont plus le levier politique qu’ils étaient ; le droit pénal humanitaire est peu appliqué. On décline sous tous ses aspects, comme le font ces deux ouvrages, sur la sécurité humaine dont le contenu s’enrichit chaque jour en incluant santé, alimentation, etc., mais dont l’horizon s’éloigne constamment.

Depuis la guerre en Ukraine, de rapides changements

Ainsi bien des notions encore balbutiantes sont devenues réalité, comme ce fut avec le concept d’« All Domain » (Joint All Domain Operation), visant l’intégration des milieux géographiques, matériels et immatériels. Notons que l’Institut d’Heidelberg sur la recherche sur les conflits internationaux (HIIK), organisation indépendante, ne reconnaissait que cinq types de conflits : disputes, crises non violentes, crises violentes, guerres limitées et guerre. Qu’en est-il donc des guerres nucléaires, limitées ou non, et de troisième guerre mondiale – qui a quasiment envahi l’espace médiatique ? L’heure du retour des grandes puissances militaires a sonné. La politique extérieure de Donald Trump illustre bien cette distinction entre géopolitique et géographie politique. En effet, la première implique la défense de valeurs : la « civilisation », la démocratie, les droits de l’homme, le regime change, etc. – tout ce dont le Président américain n’a cure, n’ayant pour objectif que la capture des espaces (Groenland, Canada), la recherche d’avantages commerciaux ou tarifaires (droits de douane, canal de Panama).

Il va sans dire que le moment européen du monde, qui a éclos durant la décennie 1990, marqué par une série d’accords allant du Protocole de Tokyo sur le climat (1997) à l’entrée en fonction de la Cour pénale internationale (2002) est bien révolu. Bien des pays européens sont devenus des puissances néonationalistes. Heureusement le sursaut est en cours, avec Rearm Europe et le Livre blanc sur la défense, dont les véritables effets ne seront visibles qu’autour de 2030. Or, l’Europe, même élargie à la Grande-Bretagne, à la Norvège et, peut-être, au Canada, doit affronter une série de défis sans précédent – ce qui fait l’objet de copieux chapitres. Une Amérique qui est désormais plus que tentée par le souverainisme : la divergence atlantique étant plus large que jamais. Avec Trump, on est passé de la dissonance à la divergence. D’où, pour les pays européens, la nouvelle quadrature du cercle, avec le maintien de son objectif d’universalisme, la volonté de sauvegarder son modèle social, la poursuite de la lutte contre le dérèglement climatique et le désir d’assumer seule sa défense, sans accroître le poids de ses prélèvements ou le fardeau de son endettement. Dans les conditions actuelles, la Chine, bien que présentée comme « rival systémique », peut-elle servir de contrepoids aux États-Unis ? Elle proclame vouloir une Europe forte et unie, précisément pour distendre les liens transatlantiques et écouler le surplus de ses productions qui ne trouveront plus de débouchés aux États-Unis.

Quant aux relations internationales, si elles sont déterminées par la géo-politique et la géographie politique, elles n’en dépendent pas entièrement, ayant un certain degré de liberté. Sur ce point, on doit dépasser le binôme traditionnel, décrit par Raymond Aron, du diplomate et du soldat (et du guérillero) en y ajoutant celui du chef d’entreprise, au point que celui-ci en est devenu aujourd’hui la figure dominante à Washington.

La « révolution Trump »

S’agissant du comportement de Donald Trump, on sait qu’il a jeté la notion, chère à Joseph Nye, de Soft Power par-dessus bord, n’utilisant que le Hard Power, d’abord commercial, tout en brandissant son glaive à l’occasion. C’est dire que le 47e occupant de la Maison-Blanche fait fi du Smart Power, habile (trop habile ?) combinaison des deux autres. Cela ne doit pas nous empêcher de nous pencher sur les analyses approfondies des trois facettes de la puissance (imposer sa volonté à autrui, fixer un cadre international aux questions à traiter et, enfin, façonner les préférences d’autrui). Marc Semo, dans son chapitre « La grammaire de la puissance », reprend tour à tour ces différentes notions de puissance et de territoire ; il opère la distinction entre leadership et hégémonie. C’est peut-être parce que cette différence a été oubliée durant le bref moment d’apolarité (1991-2001) par les néo-conservateurs américains que l’on est parvenu à la situation actuelle. D’où les réflexions menées, par les uns et par les autres sur l’éphémère « nouvel ordre mondial » de George H. Bush, proclamé le 11 septembre 1990, lequel signifie la fin de l’ère de la terreur, le règne de la justice et l’avènement d’un monde plus sûr et en paix. Plus d’un tiers de siècle plus tard, c’est à un monde tout à l’inverse que l’on a affaire, avec la négation des frontières, le retour en force des sphères d’influence. Le fameux triangle d’incompatibilité décrit par l’économiste turc Dani Rodrik, professeur à Harvard, qui contraint les États à choisir entre l’intégration économique mondiale, le maintien d’une souveraineté nationale et la défense des institutions démocratiques.

Dans un chapitre, Marc Semo s’interroge sur la géopolitique de l’Occident en posant les questions que tout le monde se pose. La notion d’Occident a-t-elle encore un sens ? Est-ce la fin du monde américain ? L’Europe, un ovni géopolitique ? Jusqu’où va l’Europe ? Peut-on imaginer un futur européen avec la Russie ? Tous les auteurs s’accordent pour déplorer l’absence de gouvernance mondiale, l’effacement de l’ONU, ainsi que la disparition des règles qui soutenaient l’ordre libéral mondial depuis 1945.

Conclusion

Pax Romana, ordre napoléonien, « Ordre nouveau » de Hitler, Pax americana, Nouvel ordre économique international, Nouvel ordre mondial, que de fois ce terme a été employé pour désigner un nouvel horizon prometteur, de nouveaux rivages, un nouveau départ, pour une humanité revivifiée. Quel dirigeant n’a pas fait sienne, sans la proclamer, la pensée de Thomas Paine, quaker anglais venu en Amérique en 1774 pour aider le mouvement d’indépendance des treize colonies : « Il est en notre pouvoir de recommencer le monde ». Aujourd’hui, nous savons, de manière plus ou moins ressentie, que l’on est entré dans une période d’interrègne. On n’en connaît ni les contours, ni les composants, ni le moment de son apparition. À l’Europe d’être fidèle à sa promesse et d’apporter sa contribution au nouvel édifice global. ♦

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