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  • Le lien Armée-Nation : histoire, mutations et permanence d’un principe stratégique (T 1766)

Le lien Armée-Nation : histoire, mutations et permanence d’un principe stratégique (T 1766)

Jean Langlois-Berthelot, Marc-Olivier Boisset, « Le lien Armée-Nation : histoire, mutations et permanence d’un principe stratégique (T 1766)  », RDN, 05 novembre 2025 - 3 pages

© DR / Ministère des Armées
© DR / Ministère des Armées

Le lien Armée-Nation, forgé depuis 1793, a évolué entre adhésion et fractures. De la levée en masse à la professionnalisation, l’armée reflète la société. Aujourd’hui, face aux crises, sa légitimité dépend d’un ancrage moral et citoyen renouvelé, clé de sa résilience.

The Army-Nation Relationship: History, Transformations and the Enduring Nature of a Strategic Principle

The bond between the Army and the Nation, forged since 1793, has evolved through periods of both unity and division. From mass conscription to professionalization, the army reflects society. Today, in the face of crises, its legitimacy depends on a renewed moral and civic foundation, the key to its resilience.

Ce n’est pas d’hier que l’on s’interroge, en France, sur la place de l’armée dans la Nation. Plus qu’un simple outil régalien, plus qu’un corps d’élite chargé de missions techniques, l’institution militaire s’est longtemps pensée – et fut longtemps perçue – comme le reflet du pays qu’elle défend. Ce lien, à la fois affectif, historique et politique, s’est construit dans les soubresauts de l’histoire, au rythme des conflits et des réformes. Il a été glorieux, brisé, réparé, transformé. Il reste, aujourd’hui encore, l’un des piliers silencieux de la stratégie française.

Une relation fondatrice : de la levée en masse à la République

L’année 1793 est fondatrice. La Révolution est encerclée. La levée en masse décidée par la Convention change tout : chaque citoyen est désormais appelé à défendre la République. Carnot organise, mais surtout conceptualise, une armée née du peuple. Le soldat devient citoyen ; le citoyen devient soldat. Plus qu’une mobilisation, c’est un basculement anthropologique. La guerre n’est plus le fait d’une caste, mais d’un peuple en armes.

Cette dynamique se prolonge – avec ses excès – sous l’Empire. La Grande Armée, formidable machine à vaincre, repose sur une conscription massive. Le génie opératif de Napoléon s’appuie sur des soldats souvent jeunes, mal formés, mais déterminés. Le lien entre l’armée et la Nation paraît évident. Et pourtant, dès les campagnes d’Espagne (1808-1814) ou de Russie (1812), les failles apparaissent : lassitude, désaffection, désertions. L’armée issue du peuple ne garantit pas l’adhésion inconditionnelle du peuple à ses guerres.

Après le désastre de 1870, la République s’emploie à réconcilier l’uniforme et le suffrage. Le général Jules Lewal, dans ses Études de guerre, plaide pour une armée républicaine, enracinée dans la société. Le service militaire universel devient un outil de cohésion. On y apprend à manier les armes, mais aussi à vivre ensemble. L’armée est censée refléter la Nation, dans sa diversité et ses valeurs.

Pendant la Première Guerre mondiale (1914-1918), le lien est mis à l’épreuve dans la boue et le sang. Les tranchées ne pardonnent rien. Pourtant, la solidarité tient. Pourquoi ? Parce que l’armée est peuplée de visages familiers. Parce que l’arrière, malgré tout, soutient l’avant. Et parce que les soldats, dans leur majorité, savent pourquoi ils se battent. Ce n’est pas glorieux. C’est rugueux, mais ça fonctionne. L’effort de guerre, l’économie dirigée, les sacrifices partagés : tout cela participe d’une Nation en armes, au sens plein du terme.

Fractures et recompositions du lien au XXe siècle

La suite est plus trouble. Les années 1930 voient une France fatiguée, pacifiste, divisée. L’armée n’échappe pas au désamour. En 1940, elle s’effondre avec l’État. Ce n’est pas seulement une défaite militaire, c’est une crise du lien. Qui croit encore en la défense nationale ? La Résistance et les Forces françaises libres (FFL) reprennent le flambeau, dans une forme de clandestinité civique. Le général de Gaulle incarne ce redressement, mais le lien reste à reconstruire.

L’après-guerre, c’est l’âge d’or du service national. La guerre froide impose un effort constant. L’armée française, tout en se professionnalisant à certains égards, continue de recruter massivement. Elle devient un rite de passage. On y côtoie d’autres milieux, d’autres accents. Le général Ailleret, acteur de la dissuasion nucléaire, incarne cette transition : une armée moderne, technologiquement ambitieuse, mais toujours connectée à la Nation.

Puis vient l’année 1997 et la suspension du service national. L’armée devient intégralement professionnelle. Elle gagne en efficacité, perd en visibilité. Les opérations extérieures se multiplient, mais l’écho médiatique reste faible. Le citoyen, de plus en plus éloigné des réalités militaires, regarde parfois le soldat comme un technicien spécialisé. Le lien se distend. Il n’est pas rompu, mais distendu.

Un principe stratégique à réinventer

En 2015, les attentats de Paris rappellent brutalement la fonction première de l’armée : protéger. L’opération Sentinelle réintroduit le soldat dans la rue, au milieu des civils. Il rassure, mais interroge aussi. La guerre est revenue – non pas au loin, mais ici. Le besoin d’un lien renouvelé se fait sentir ; mais comment le retisser dans une société fragmentée, méfiante, marquée par l’individualisme ?

La guerre en Ukraine, enfin, agit comme révélateur. Une armée nationale, soutenue par une population mobilisée, parvient à tenir tête à un agresseur supérieur en nombre. Le modèle ukrainien, avec sa réserve citoyenne, sa résilience sociale, interroge nos choix. En France, certains chefs militaires, comme le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’Armée de terre, alertent : sans ancrage populaire, pas de défense crédible.

Le lien Armée-Nation n’est pas une nostalgie. Il n’est pas une obligation morale. Il est une nécessité stratégique. Pour qu’une armée soit efficace, elle doit être comprise, soutenue, incarnée. Ce n’est pas qu’une question de budget ou de recrutement. C’est une affaire de culture commune, de confiance, de respect mutuel.

Les forces morales : ciment du lien et moteur de la résilience

Toute stratégie militaire repose sur des forces matérielles – effectifs, technologies, logistique – mais aussi sur des forces morales, plus difficiles à mesurer, plus décisives encore. Clausewitz rappelait que « la guerre est un acte de force, mais un acte moral de bout en bout ». Ces forces morales constituent le socle invisible du lien Armée-Nation. Elles englobent la confiance, la légitimité, la motivation, le sentiment d’appartenance et la foi dans la cause défendue.

Lorsque l’armée est issue du peuple, ces forces trouvent naturellement leur source dans la société. Le soldat combat mieux lorsqu’il sait qu’il agit pour une communauté qui le comprend et le soutient. À l’inverse, quand l’institution militaire se sent isolée, la cohésion interne s’effrite, le courage s’individualise, la résilience se fragilise. Le lien moral entre la Nation et son armée devient alors une ressource stratégique, au même titre que la supériorité technologique ou le renseignement.

À l’ère de la professionnalisation, maintenir ces forces morales suppose un effort conscient : communication claire des missions, reconnaissance publique, éducation civique et mémoire partagée. La culture militaire doit rester lisible, ouverte, incarnée dans des symboles que la société comprend. Sans cet ancrage moral, la puissance matérielle reste stérile. Dans la durée, la supériorité d’une armée dépend moins de ses armes que de la conviction de ceux qui les portent et du soutien de ceux qu’ils protègent.

Références bibliographiques

Carnot Lazare, Proclamation à l’Armée, 1793 (archives révolutionnaires).
Clausewitz (von) Carl, De la guerre, Livre I, éditions de Minuit, rééd. 1955 (trad. J. J. Graham).
Lewal Jules, Études de guerre, Berger-Levrault, 1873-1883.
De Gaulle Charles, Mémoires de guerre, Plon, 1954-1959.

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